Quatre maisons ont été incendiées et des chèvres et des poules volées lors de cet assaut deux jours après le massacre d'une vingtaine de personnes à Beni, à 30 km plus au sud, attribué par les autorités au "terrorisme" des ADF.
"La situation est paralysée à Oicha", a indiqué mardi un responsable administratif local Donat Kibwana. La plupart des commerces et les écoles sont fermés.
Ces nouvelles attaques de samedi et lundi suscitent la colère des habitants dans la région de Beni (Nord Kivu) où des centaines de civils ont été tués depuis octobre 2014 dans des massacres attribués aux ADF.
Lundi, les organisations de la société civile de Beni avaient décidé d'observer une grève générale "ville morte" jusqu'à vendredi. Des habitants dénoncent l'impuissance de l'armée congolaise et des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) massivement présents dans la région.
"Pour autant qu’il y a encore des morts, pour autant qu’on n’a pas encore réussi à stopper les massacres, nous ne pouvons pas nous glorifier pour le travail qui est fait […] Nous devons interroger nos méthodes, nous devons peaufiner nos stratégies", a reconnu le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku sur la radio onusienne Okapi.
"L'action menée par nos forces et par les forces congolaises a permis d’éviter sans doute des drames plus importants à l’occasion", s'est défendu le commandant adjoint de la force onusienne, le général Bernard Commins, au sujet de l'attaque de Beni samedi soir où les assaillants sont arrivés tout près du centre-ville.
Mystérieuse nébuleuse, les ADF sont tenues responsables du massacre de plus de 700 civils à Beni et sa région depuis octobre 2014, en plus de la mort de 15 Casques bleus tanzaniens en décembre.
Il s'agit historiquement d'un groupe ougandais musulman qui s'est replié en 1995 dans l'est du Congo pour combattre le président ougandais Yoweri Museveni.
Après chaque attaque, il n'affiche ni leader ni revendication. Son affiliation à l'islamisme radical n'a jamais été établie.
Avec AFP