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Laurent Gbagbo demande à la CPI de l'acquitter de crimes contre l'humanité


L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, lors d'une audience devant la CPI, à la Haye, le 19 février 2013.
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, lors d'une audience devant la CPI, à la Haye, le 19 février 2013.

Les audiences sur une demande d'acquittement de Laurent Gbagbo pour crimes contre l'humanité devant la Cour pénale internationale (CPI) ont débuté lundi, sous les yeux de centaines de personnes venues soutenir l'ancien président de la Côte d'Ivoire.

M. Gbagbo est jugé pour des crimes contre l'humanité présumés commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait des milliers de morts en Côte d'Ivoire. Il est le premier ancien chef d'Etat à avoir été remis à la CPI, qui siège à La Haye.

Après plus de deux ans de procès, la défense estime que les éléments de l'accusation sont "insuffisants" pour prouver les charges "au-delà de tout doute raisonnable" et demande un non-lieu total.

Les demandes sont similaires dans le camp de la défense de Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à l'ancien président. M. Blé Goudé aurait été à la tête d'hommes ayant tué et violé des centaines de personnes dans le but de maintenir Laurent Gbagbo à la tête du pays.

Les deux hommes sont accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains. Tous deux ont plaidé non coupable.

"Nous demandons la libération de notre président. Ce n'est pas juste un soutien, c'est un refus de l'injustice", a déclaré à l'AFP Jules Okou, un Ivoirien de 58 ans qui habite à Paris. Il a fait le voyage jusqu'à La Haye "pour montrer à Laurent Gbagbo qu'il n'est pas seul".

Les audiences devant la CPI sur la demande d'acquittement se tiendront jusqu'à vendredi. La décision des juges pourrait prendre plusieurs mois.

"Personne n'a été puni"

Les violences en Côte d'Ivoire ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois, entre décembre 2010 et avril 2011, durant une crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle.

L'ancien président ivoirien s'est "accroché au pouvoir par tous les moyens" et a fomenté une campagne de violences pour tenter de le conserver, a martelé l'accusation depuis le début du procès, en janvier 2016.

L'accusation a fait valoir lundi devant la Cour que les juges devaient rejeter la demande de non-lieu.

Des preuves de crimes, "dont des meurtres" de partisans du rival de M. Gbagbo, Alassane Ouattara, n’ont jamais "fait l’objet d'une enquête appropriée, ont simplement été ignorées par les autorités ou même dissimulées par des dénégations", a déclaré Eric MacDonald, premier substitut du procureur.

"Personne n’a jamais été puni", a-t-il ajouté.

"Libérez Gbagbo!"

Devant le centre de détention de la CPI, des centaines de partisans étaient regroupés afin de manifester leur soutien, vêtus de t-shirts à l'effigie de l'ancien président.

Drapeaux ivoiriens sur les épaules, ils scandaient: "Libérez Gbagbo!", sous l'oeil de dizaines de policiers.

A l’initiative des partisans de l'ancien président, les débats étaient diffusés sur grand écran dans plusieurs endroits d’Abidjan, notamment dans les quartier populaires pro-Gbagbo Anono et Yopougon.

"Il y a beaucoup d’espoir" que M. Gbagbo soit "lavé de toute souillure" et "redevienne président", a déclaré à l'AFP Maurice Lohourignon, secrétaire adjoint du Front populaire ivoirien (FPI) fondé par M. Gbagbo.

"Il faut libérer Laurent Gbagbo pour que la paix revienne" en Côte d'Ivoire, a affirmé une partisane, Victorine Tebresson.

Avec AFP

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