Le décès d'une étudiante de 22 ans ayant succombé à ses blessures après avoir été touchée par ces tirs a suscité une émotion très vive au Maroc. Trois autres passagers, âgés de 20 à 30 ans, ont été blessés au cours de l'opération menée en Méditerranée, au large de Fnideq (nord).
Repéré par un bateau de surveillance, le "go-fast" (puissante embarcation à moteur) "a adopté une "attitude hostile", opérant "des manœuvres dangereuses qui allaient provoquer une collision évitée de justesse", a indiqué la source militaire.
Selon elle, les manœuvres de cette embarcation "non identifiée" l'ont placée "dans le champ de tir" du bateau de surveillance marocain, "ce qui a provoqué la blessure de quelques occupants". Deux garde-côtes ont tiré car "les+go-fast+ sont utilisés pour le trafic de drogue" et parce qu'ils n'ont pas vu "les clandestins dissimulés sous une bâche".
Il s'agit d'un "incident regrettable", a déclaré la source militaire.
Indemne, le pilote de l'embarcation, de nationalité espagnole, a été arrêté, selon les autorités marocaines qui ont annoncé l'ouverture d'une enquête.
La mort d'Hayat, une jeune femme de Tétouan (nord) issue d'un milieu très modeste, a suscité depuis colère et indignation dans sa ville.
Vendredi, à l'appel d'un groupe d'ultras du Moghreb de Tétouan, le club de football local, des dizaines de jeunes ont manifesté sur le chemin du stade.
Certains criaient des slogans promettant de "venger Hayat", la jeune étudiante tuée, alors que d'autres brandissaient des drapeaux espagnols, selon des vidéos diffusées par la presse locale.
Dans le stade, des supporters ont sifflé l'hymne national marocain, ont dit vouloir être "déchus" de la nationalité marocaine et ont crié "Viva España". Certains ont provoqué des troubles en ville après le match, avec quelques dégradations mineures.
Depuis début septembre, les réseaux sociaux marocains sont inondés de vidéos montrant des jeunes Marocains en route vers l'Espagne à bord de bateaux pneumatiques.
Selon des statistiques officielles, le Maroc est marqué par de grandes inégalités sociales et territoriales, sur fond de chômage élevé chez les jeunes.
Depuis le début de l'année, l'Espagne est devenue la première porte d'entrée vers l'Europe, avec près de 38.000 arrivées par voie maritime et terrestre, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Avec AFP