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Trois candidats demandent l'annulation du scrutin présidentiel au Cameroun


Maurice Kamto, candidat à la présidence du Mouvement Renaissance (MRC), lors d'une conférence de presse à son siège à Yaoundé, au Cameroun, le 8 octobre 2018.
Maurice Kamto, candidat à la présidence du Mouvement Renaissance (MRC), lors d'une conférence de presse à son siège à Yaoundé, au Cameroun, le 8 octobre 2018.

Les trois principaux candidats à l'élection présidentielle au Cameroun, ont saisi le Conseil constitutionnel afin qu'il annule en partie ou totalement le scrutin de dimanche, pour "fraudes et irrégularités".

Maurice Kamto, qui avait revendiqué sa victoire dès le lendemain de l'élection, a déposé au Conseil constitutionnel une "requête en annulation partielle des opérations électorales".

Joshua Osih candidat du principal parti d'opposition, le Social Democratic Front (SDF), et Cabral Libii, 38 ans, le plus jeune des candidats, très populaire auprès de la jeunesse, ont introduit des recours en annulation totale du scrutin.

Ces requêtes ont été affichées au Conseil constitutionnel dont les membres sont des proches du président sortant Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982, et qui était candidat à un 7ème mandat consécutif.

Le Conseil doit examiner ces requêtes et donner son verdict avant de proclamer le résultat du scrutin, au maximum deux semaines après l'élection.

M. Kamto sollicite l'annulation du vote dans sept des dix régions du pays en raison "des multiples irrégularités, d'importants cas de fraudes et des cas de violation de la loi".

Il demande ainsi l'annulation dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest, en proie à un conflit armé depuis un an entre séparatistes et forces armées, qui a rendu impossible d'y "respecter les règles d'organisation de l'élection présidentielle".

Selon M. Osih, le scrutin a été "émaillé par une kyrielle d'irrégularités qui (...) compromettent durablement la sincérité du résultat". Dans sa requête, il souligne lui aussi qu'"il était impossible" que le vote ait lieu en zones anglophones, dénonçant "l'impuissance de l'administration" à y assurer la sécurité.

Dans les zones anglophones, très peu de personnes se sont rendues aux urnes dimanche, avaient constaté des journalistes de l'AFP. Le taux de participation y serait en dessous de 5%, selon le centre d'analyse International Crisis Group (ICG).

Cabral Libii estime lui que la présidentielle "s'est caractérisée par de nombreuses fraudes et irrégularités". Cette "élection n'a été ni libre, ni crédible, ni démocratique, ni transparente", écrit-il dans sa requête.

Quinze autre recours ont été introduits par deux autres opposants, non candidats à la présidentielle. Sept candidats affrontaient M. Biya.

Avec AFP

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