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Maintien de la paix : les conditions de Washington


Des soldats tanzaniens de la mission de maintien de la paix de l'ONU en République centrafricaine (MINUSCA) patrouillent la ville de Gamboula, menacée par le groupe Siriri, le 6 juillet 2018.
Des soldats tanzaniens de la mission de maintien de la paix de l'ONU en République centrafricaine (MINUSCA) patrouillent la ville de Gamboula, menacée par le groupe Siriri, le 6 juillet 2018.

Les Etats-Unis veulent poser des conditions drastiques à un éventuel financement par l'ONU de futures opérations de paix africaines, objet d'un projet de résolution dont la Côte d'Ivoire souhaite l'adoption prochaine.

Ce projet des trois membres africains actuels du Conseil de sécurité (Ethiopie, Guinée équatoriale et Côte d'Ivoire), soutenus par la France et la Chine, prévoit "au cas par cas" la possibilité d'un financement onusien allant jusqu'à 75% du coût d'opérations menées par des Africains.

Pour ses concepteurs, le projet vise à avoir "une résolution-cadre qui fixe le principe d'un co-financement" pour l'avenir, explique un diplomate sous couvert d'anonymat. Ensuite il y aura des choix en fonction des missions, avec un mandat de l'Union africaine endossé par une résolution du Conseil de sécurité, ajoute-t-il.

Parmi ses conditions, Washington, premier contributeur financier à l'ONU et qui cherche à réduire ses dépenses, demande que l'Union africaine fournisse un rapport au Conseil de sécurité d'ici six mois sur ses efforts pour protéger les droits humains, renforcer ses capacités de financement et améliorer la discipline de ses troupes.

Les Etats-Unis réclament aussi que le secrétaire général de l'ONU fasse ensuite un rapport sur la capacité de l'Union africaine à mener de "futures opérations de paix" sur la base "de normes équivalentes à celles qui prévalent pour les opérations de paix de l'ONU" actuelles en Afrique.

Ce n'est qu'après ces rapports que le Conseil de sécurité examinera un éventuel financement de l'ONU des opérations africaines, exige aussi Washington en fixant à décembre 2019 l'échéance pour une éventuelle décision.

En début de semaine, le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur ivoirien Léon Kakou Adom, avait estimé en évoquant les négociations en cours que "les choses se présentaient plutôt bien".

"C'est plus des demandes d'éclaircissements que des oppositions de principe" qui ont été formulées, avait-il ajouté dans une allusion implicite à la réticence des Etats-Unis à voir l'ONU financer des opérations africaines.

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