Les violences qui ont éclaté à Kalemie, chef-lieu du Tanganyika, ont fait entre un et quatre morts, selon les sources, à onze jours de l'élection présidentielle en RDC. Mardi, des violences avaient éclaté autour de M. Fayulu lors de sa venue à Lubumbashi.
Comme à Lubumbashi, des heurts ont éclaté entre la police et les partisans de M. Fayulu à l'arrivée du candidat.
"Il y a des tirs à balles réelles", ont indiqué à l'AFP une source avec des observateurs sur place. Cette même source fait état d'au moins une personne décédée.
"Nous regrettons la mort de deux militants de l'opposition tués par balle alors qu'ils allaient à l'aéroport accueillir M. Fayulu", a déclaré à un correspondant de l'AFP le président de la société civile Rogardien Muyumba.
"Nous gardons trois corps à la morgue de l'hôpital", a indiqué un médecin de Kalemie joint par téléphone par un correspondant de l'AFP.
"Nous avons ramassé quatre corps et les avons acheminés à l'hôpital", selon une source des secours.
"A une barrière de la police, des policiers ont tiré pour disperser la foule qui a accompagnait M. Fayulu", a avancé le président de la société civile, ensemble d'associations et de mouvements non-politiques.
"Après nous avoir causé toutes les misères du monde à Kalemie, maintenant la 'kabilie' (ndr: les partisans de M. Kabila d'après l'opposition) interdit mon avion de prendre la direction de Kolwezi", a affirmé M. Fayulu sur Twitter.
Ces plus graves violences depuis le début de la campagne ont suscité de premières réactions internationales.
La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC, Leïla Zerrougui, a déploré dans un communiqué "les pertes en vies humaines et demande aux autorités congolaises de prendre les mesures nécessaires pour éviter de nouveaux incidents".
La France s'est déclarée "préoccupée par les informations selon lesquelles des tirs à balles réelles auraient servi à disperser des manifestants" pro-Fayulu mardi à Lubumbashi.
"Les élections générales prévues le 23 décembre prochain sont une opportunité historique pour un premier transfert démocratique et pacifique du pouvoir en République démocratique du Congo. La France appelle les autorités congolaises à mettre en place les conditions d’un scrutin crédible dans un climat apaisé", ajoute le quai d'Orsay.