Les neuf avocats constitués pour le défendre et une trentaine d'autres ont abandonné la salle après que le président a refusé de donner suite à leurs exceptions qui soulevaient notamment la compétence du tribunal.
M. Lobognon, 50 ans, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports (2011-2015), a été reconnu coupable de "propagation de fausse nouvelle, incitation à la violence et trouble à l'ordre public".
Le procureur Richard Adou qui réclamait "une peine exemplaire de 24 mois d'emprisonnement ferme" avait estimé que le tweet en question avait eu des "conséquences": "des affrontements ont eu lieu". Il a aussi évoqué "une situation incontrôlable".
Des heurts entre policiers et manifestants avaient eu lieu entre forces de l'ordre et partisans du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), dont M. Lobognon ne fait pas partie), et les forces de l'ordre au Plateau d'Abidjan où l'élection municipale a été remporté par le PDCI devant un membre du parti du président Ouattara.
M. Lobognon, qui a commencé une grève de la faim le 21 janvier, a confié à l'AFP lors d'une des multiples suspensions d'audience qu'il (je) "continuerai ma grève de la faim tant que je ne suis pas rétabli dans mes droits".
Le président lui avait demandé d'enlever son écharpe de député au début de l'audience.
"Nous sommes clairement dans un procès politique. Ce magistrat était aux ordres. Nous l'avons tous compris. C'est un procès politique", a affirmé après l'audience un de ses avocats, Me Affoussiata Bamba Lamine.
Ancienne ministre, Affoussiata Bamba Lamine est une proche de Guillaume Soro, réputé en froid avec le président de la République et dont il se dit qu'il pourrait démissionner en février de son poste de président de l'Assemblée nationale.
"Alain Lobognon est un proche de Soro Guillaume. Il s'est prononcé contre la tentative de vouloir faire un troisième mandat du président de la République (...). Ce procès s'est transformé en parodie de procès (...). Quand on veut noyer son chien on l'accuse de la rage. Tout était pipé, joué à l'avance", a dénoncé Me Bamba Lamine, justifiant le départ des avocats du tribunal par la volonté "de ne pas être complice de cette mascarade judiciaire".
Le président ivoirien Alassane Ouattara, âgé de 77 ans, n'a pas dévoilé ses intentions quant à une éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle de 2020. La Constitution adoptée en 2016 n'autorise pas un troisième mandat, mais il existe une incertitude juridique sur l'application de cette disposition.
"On va faire appel", a-telle précisé en "espérant" que les "juges auront à coeur de lire le droit. Notre pays en a besoin Ce qui se passe n'est pas bon pour la Côte d'Ivoire. Il ne sert à rien de se mentir (....): il n'y pas de démocratie. Le procès vient de le montrer clairement".
Avec AFP