Depuis quelques années, la tendance des jeunes travaillant dans l'agriculture s'observe dans le pays. Alors que les palmiers sont plantés en zone forestière, deux jeunes, Arnaud et Michel Djombo développent d'importantes plantations à Igné, à 45 Km de Brazzaville, en pleine savane.
Pour Michel Djombo, "nous avons vu qu'il y avait un réel avantage à s'installer en savane pour faire du palmier, parce que les différents rendements n'étaient que de 30% dans la forêt. Nous disons que nous pouvons gagner un à deux tonnes par hectares dans les savanes. Ce sera autour de 12 tonnes l'hectare".
Patrick Mbemba, lui, se distingue dans la commercialisation des produits agricoles, un métier qui ne tentait jusqu'ici peu de jeunes : "nous sommes dans la production agricole, nous sommes dans la protection agricole et la commercialisation des produits agricoles. Nous sommes aussi dans la vente des intrants et de matériel agricoles. J'emploie déjà 17 jeunes Congolais de façon directe, et de façon indirecte je suis déjà à 300 jeunes".
Pour le gouvernement congolais, il faut plus de moyens pour appuyer les jeunes.
Henri Djombo, ministre d'Etat en charge de l'agriculture, estime que "pour inciter les jeunes, il faut électrifier les zones rurales, passer de l'agriculture pluviale à celle d'irrigation, créer les conditions de logement en milieu rural. Tout part de l'apprentissage : les jeunes doivent être formés pour pouvoir exercer les métiers à tous les niveaux. Il faut simplement créer les conditions de base."
C'est dans ce contexte que se tient à Brazzaville un forum sur les opportunités d'emploi des jeunes dans le secteur agricole.
Pour Dr Doré Ousmane, directeur général de la BAD, zone Afrique centrale, les jeunes doivent percevoir l'agriculture comme un vrai business.
"On n'a jamais formé les jeunes en techniques d'entrepreneuriat. Or, l'agriculture, c'est un secteur à haut risque. Le financement du secteur est un peu problématique. Ce qui est en train de changer aujourd'hui, c'est qu'il y a des mécanismes qu'on a mis en place, la Banque africaine de développement et autres partenaires financiers, pour essayer de régler cette problématique", explique-t-il.
Il poursuit : " un jeune qui a été formé dans la technique d'entrepreneuriat, on n'a pas besoin d'être un agronome, il doit être déconnecté de l'approche traditionnelle, où on pense que l'agriculture, c'est pour faire la production qui, parfois, n'est pas transportée sur le marché, qui pourrit faute d'entrepôt".
La réunion qui se tient à Brazzaville devrait se terminer par l'identification des vrais projets agricoles, suivie de diverses annonces de financement.