A Tripoli, sur la place des martyrs, jadis appelée "Place verte" où Kadhafi aimait prononcer ses discours, des milliers de Libyens se sont rassemblés arborant le drapeau national, rouge, vert et noir.
Au programme, feux d'artifice, chansons diffusées via des haut-parleurs et concerts de musique et chants traditionnels.
A Benghazi, deuxième ville libyenne et "berceau de la révolution", les célébrations ont été plus timides, selon un correspondant de l'AFP.
Seulement quelques dizaines de personnes se sont rassemblées près du Tribunal de Benghazi, où avaient commencé les premières manifestations anti-Kadhafi en 2011.
Ce lieu devenu symbole de la révolution est aujourd'hui en ruine, portant les séquelles de la guerre contre les groupes jihadistes lancée en 2014.
"Cette révolution est née dans les rues et les places, portée par les jeunes (...) mais certains tentent de voler les rêves et le voeu de notre peuple pour une vie digne", a déploré Mohamad al-Agouri, 32 ans, habitant de Benghazi.
Depuis 2011, le pays est déchiré par des luttes d'influence entre les nombreuses milices et tribus pour contrôler les ressources du pays.
Sur le plan politique, deux autorités se disputent le pouvoir dans ce riche pays pétrolier: le gouvernement d'union nationale (GNA), établi fin 2015 par un accord parrainé par l'ONU, et basé à Tripoli, tandis qu'une autorité rivale s'est installée dans l'est, contrôlé par l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar.
Les services publics de base font défaut depuis la chute du régime de Kadhafi tandis que les violences et les divisions s'éternisent, alimentant l'incertitude et le désespoir, surtout chez les jeunes.
"J'attends avec impatience de voir la Libye se stabiliser et de pouvoir vivre en paix", a indiqué à l'AFP Abdelhamid al-Maghrabi, un pharmacien de Zawiya, une ville située à 45 km à l'ouest de Tripoli.
"Nous avons assez des guerres, des massacres et des destructions", a dit ce père de quatre enfants.