Abouzeid Dorda, 74 ans, ex-chef des renseignements extérieurs au moment du déclenchement de la révolte de 2011 qui renversa le régime Kadhafi, avait occupé plusieurs autres postes de responsabilités durant les 42 ans de pouvoir de l'ex-homme fort libyen dont celui de Premier ministre.
Il a été condamné en 2015 à la peine de mort avec huit autres dirigeants, dont Seif al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien dictateur, pour leur rôle présumé dans la répression meurtrière de la révolte de 2011, lors d'un procès dénoncé comme expéditif par l'ONU et des ONG.
Ces condamnés dont M. Dorda ont déposé un recours contre ce jugement mais cet appel n'a pas encore été jugé.
M. Dorda a été libéré et il "a quitté le pays. Il est en sécurité", a indiqué à l'AFP un membre de sa famille proche sous couvert de l'anonymat.
"Il va être soigné et envisage de rentrer chez lui en Libye dès qu'il sera complètement rétabli", a-t-il ajouté.
M. Dorda qui s'appuyait sur des béquilles à son procès, souffre notamment de fractures dues à des "mauvais traitements" après sa capture en 2011, qui "n'ont pas été bien traitées depuis", selon la même source.
Sa "libération provisoire" a été ordonnée par le procureur général en juin dernier, mais cette décision n'avait pas été appliquée jusqu'à présent pour des raisons inconnues.
Des médias libyens ont annoncé dimanche l'arrivée de M. Dorda à Tunis, mais sa famille a refusé de donner plus d'informations sur sa destination finale.
M. Dorda, Premier ministre de 1990 à 1994, a également assumé dans les années 1970 des responsabilités à la tête des ministères de l'Information, des Affaires étrangères, de l'Economie et de l'Agriculture. Il a aussi représenté son pays auprès des Nations unies et du Canada.
Il était détenu à Tripoli avec une quarantaine d'autres dignitaires du régime, parmi lesquelles le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et l'ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi, condamnés à mort comme lui.
Seif al-Islam, qui était emprisonné à Zenten (ouest), avait lui été condamné par contumace. Mais le groupe armé qui le détenait avait annoncé sa libération en juin 2017. Sa libération n'a jamais été confirmée et son sort demeure inconnu.