La Première ministre britannique Theresa May a longtemps exclu d'envisager un recul du moment du départ, prévu le 29 mars, avant de s'y résigner. Si son parlement le souhaite, elle en fera formellement la demande aux dirigeants de l'UE.
Mme May a indiqué qu'elle n'envisagerait à ce stade qu'une extension "limitée" de "l'article 50", cette disposition des traités européens déclenchée par Londres pour quitter l'UE.
Si la demande d'un report leur est faite comme ils s'y attendent lors de leur sommet du 21-22 mars à Bruxelles, les dirigeants des 27 autres pays de l'UE devront l'accepter à l'unanimité.
Et des diplomates de tous les pays européens se sont ainsi déjà réunis mercredi pour lister leurs conditions. Selon l'un d'entre eux, ils sont tombés d'accord pour exclure tout report qui aurait pour but d'arracher de nouvelles concessions.
Un report court de quelques semaines ne serait accordé qu'avec la perspective claire d'un accord à portée de main avec les Britanniques, un scénario devenu improbable. Les Européens ne veulent pas "juste prolonger l'agonie", a dit un diplomate à l'AFP.
- "Changement majeur" -
Et un report plus long supposerait "un changement majeur" au Royaume-Uni "comme de nouvelles élections, l'organisation d'un nouveau référendum ou la révocation de l'article 50", a-t-il ajouté.
Mais la crainte d'une rupture brutale est telle que "l'on trouvera la bonne raison" quoi qu'il arrive pour justifier un report, nuance un autre diplomate, illustrant les différences de ton entre Européens sur les conditions à imposer à Londres.
"Une prolongation, si elle est demandée, ne peut être accordée qu'une seule fois. Elle devra être proportionnée à l'objectif de l'extension et son but doit être clair", a insisté un haut responsable européen.
Un report pouvant durer 21 mois, évoqué par certains médias, ne fait pas partie des options privilégiées, a assuré une source européenne à l'AFP, soulignant les nombreuses difficultés liées à toute "prolongation de l'incertitude".
Parmi celles-ci se pose notamment la question des élections européennes: selon l'UE, si le Royaume-Uni est toujours un Etat membre au moment du scrutin fin mai, Londres sera dans l'obligation de l'organiser sur son territoire.
Malgré des craintes au sein de l'UE, un avis des services du Parlement européen consulté par l'AFP, estime toutefois que la légalité du nouvel hémicycle ne serait pas menacée même si Londres ne respectait pas son obligation d'organiser ces élections.
Avec AFP