"Une nouvelle équipe à la brigade des eaux et forêts a été nommée. Les activités d'exportation de bois au port vont pouvoir reprendre", a indiqué à l'AFP lundi une source proche du dossier.
Fin février, une importante quantité de kévazingo, un bois précieux interdit d'exploitation au Gabon, a été saisie par les douanes au port d'Owendo, situé dans l'estuaire de Libreville.
Une partie du kévazingo était chargée dans des containers sur lesquels figurait le tampon du ministère des Eaux et Forêt indiquant une cargaison d'Okoumé, une essence de bois commun utiisé notamment pour faire du contreplaqué, autorisée à l'exploitation.
Après la découverte de ces documents falsifiés, le responsable du ministère des eaux et forêts et son équipe ont été arrêtés, suspectés d'être impliqués dans ce trafic qui se chiffre à plusieurs millions d'euros.
Depuis trois semaines, aucun containeur de bois n'a pu recevoir la certification de cette équipe mise à l'arrêt, entraînant un fort ralentissement des exportations de bois.
Une situation qui a fortement affecté le secteur forestier.
"Nous exportons les deux tiers de notre production. Depuis le 2 mars, notre chiffre d'affaires est donc amputé des deux tiers", a détaillé à l'AFP, Philippe Fievez, le directeur général de la société française Rougier au Gabon.
Dans les entrepôts des différentes entreprises, le bois commençait à s'empiler faute de pouvoir être exporté, explique la secrétaire générale du syndicat de l'Union des Forestiers Industriels du Gabon et Aménagistes (UFIGA), Françoise Van de Ven, soulagée par la nouvelle nomination.
Faute de place pour pouvoir stocker le bois, la production tourne au ralenti, a expliqué un autre acteur du secteur sous couvert d'anonymat.
Éclaboussé après la découverte de ce trafic, le ministère a réuni jeudi les agents de son administration.
"Ce ministère qui a été un ministère prestigieux dont les agents étaient respectés par le passé, a complètement été brisé dans l'opinion", leur a lancé le ministre, Guy-Bertrand Mapangou, ont rapporté plusieurs médias locaux.
"Vous êtes malheureusement vus sous le prisme d'agents tricheurs, de mafia", a ajouté le ministre.
Représentant 60 % du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l'un des piliers historiques de l'économie gabonaise et représente environ 17 000 emplois directs et indirects du secteur privé.