La conférence extraordinaire de N’Djamena vise à réactiver l’organisation en lui donnant un souffle nouveau à travers l’entrée en vigueur de son traité révisé.
La dernière rencontre des chefs d’Etat de l’espace Sahélo-Saharien date de 2013.
La rencontre s’est tenue sans le président Soudanais contraint à la démission par son peuple et le président du conseil national de transition libyenne dont le pays abrite le siège de la Cen-Sad.
Cela n’a pas empêché les autres chefs d’Etats et de gouvernement d’adopter une déclaration commune par rapport à la situation de crise que traversent ces pays.
"La conférence lance à toutes les parties libyennes un appel à observer un cessez le feu immédiat, à relancer le dialogue national et à se conformer au plan d’action pour la Libye des Nations Unies et à l’initiative africaine sur la Lybie de l’union africaine", a confié Kamissa Camara, cheffe de la diplomatie malienne.
"La conférence appelle à l’arrêt immédiat du bombardement sur la capitale Tripoli. La conférence a exprimé sa préoccupation face à la situation au Soudan et lance un appel à tous les acteurs politiques à privilégier le dialogue et la concertation en vue de l’instauration d’une transition pacifique consensuelle et au retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable."
Pour Dobian Assingar, président d’honneur de la ligue tchadienne des droits de l’homme, "les chefs d’Etat tordent le coup à la Constitution et à leurs propres lois, ils organisent des élections qui ne perdent jamais", expliquant que "le peuple en a marre, il s’est exprimer au Soudan parce que le pouvoir appartient d’abord au peuple, il a récupéré son pouvoir, il en fera ce qu’il veut".
Dodian Assingar estime par ailleurs que la situation en Libye dépasse le cadre de la Cen-Sad.
"Ce n’est pas la petite Cen-Sad là qui va faire quelque chose pendant que l’ONU est en train de tenir des réunions pour statuer sur le cas de la Libye. Eux-mêmes ils ont dit que c’est depuis 2013 la Cen-Sad ne s’est pas réunie", explique Dodian Assingar.
"Alors vous attendez 6 ans après quand ça brûle et qu’il y a une grosse flamme c’est maintenant que vous demandez à ce que les gens se réunissent rapidement et qu’ils puissent aller aux élections libres ? Quand il y a une flamme ou un incendie quelque part et que le vent souffle, ça risque de venir chez les voisins donc c’est normal que ces voisins soient apeurés".
Abdéramane Djasnabaille, ambassadeur de la paix auprès de la francophonie, se félicite plutôt de ces résolutions qui selon lui, vont contribuer à l’apaisement de la situation dans les deux pays.
"La Cen-Sad seule ne peut pas régler la situation mais va y contribuer d’une manière efficace. La Libye se trouve dans une situation de combat et au niveau du Soudan, la situation évolue de jour en jour. Il y a un dialogue qui est installé et la proposition de la Cen-Sad vient renforcer cette position".
Compte tenu de l’insécurité en Libye, le sommet a décidé de la délocalisation du siège de la CEN-SAD provisoirement à N’Djamena et le président Déby reste aux commandes jusqu’à la mise en place prochaine du secrétariat de la l’organisation.