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Des milliers de réfugiés manifestent contre le manque de nourriture


Un personnel de la sécurité fait signe aux réfugiés du camp de Bakkasi pour les déplacés internes après une manifestation contre les rations de nourriture trop petites, à Maiduguri, dans l'État de Borno, Nigeria, le 29 août 2016.
Un personnel de la sécurité fait signe aux réfugiés du camp de Bakkasi pour les déplacés internes après une manifestation contre les rations de nourriture trop petites, à Maiduguri, dans l'État de Borno, Nigeria, le 29 août 2016.

Des milliers de réfugiés chassés de chez eux par les exactions du groupe jihadiste Boko Haram ont manifesté jeudi à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, pour dénoncer le manque de nourriture et de médicaments dans les camps, a constaté un journaliste de l'AFP.

Environ 4.000 personnes, hommes, femmes et enfants installés dans le camp de Gubio bloquent depuis le matin la circulation sur l'autoroute qui traverse la ville : ils accusent les responsables du camp de détourner l'aide alimentaire destinée aux 33.000 réfugiés

"Nous ne recevons ni la nourriture ni les médicaments destinés au camps, parce que les responsables les détournent régulièrement", affirme à l'AFP Sani Abubakar.

"Nous voyons les stocks de nourriture repartir dans les mêmes camions que ceux qui les ont apportés, mais sans savoir vers où", explique cet homme de 46 ans au milieu d'une foule de manifestants qui acquiescent à ses propos.

Selon Laraba Buba, une manifestante de 40 ans, au moins six personnes sont mortes en une semaines à cause du manque de médicaments. "Nous ne savons pas où ils emportent la nourriture et les médicaments destinés au camp", ajoute cette mère de six enfants. "C'est trop de souffrance".

Des dizaines de soldats en armes et de policiers tentaient à la mi-journée de disperser les manifestants. En vain.

"Nous ne partirons que quand le gouverneur viendra et règlera la situation. Sinon, nous organiserons un sit-in jusqu'à nouvel ordre", martèle Laraba Buba.

Le camp de Gubio est géré par le Programme alimentaire mondial (PAM), une agence de l'ONU, a indiqué à des journalistes la responsable des secours de Borno, Yabawa Kolo.

"Nous allons organiser une réunion d'urgence avec le PAM pour identifier les problèmes et chercher des solutions", a-t-elle ajouté.

Des milliers de personnes, fermiers, éleveurs... ont été déplacés par les exactions de Boko Haram, qui a détruit les moyens de subsistance de plus de deux millions de personnes.

Tous ces réfugiés se sont retrouvés dans des camps, totalement dépendants des organisations internationales, ou ont fui au Niger, au Cameroun ou au Tchad voisin. Où s'est depuis étendue l'insurrection jihadiste.

Mais des problèmes de financement ont poussé les organisations internationales à réduire leurs opérations, aggravant du même coup la situation humanitaire dans une région où plus de 5 millions de personnes sont menacés par la faim, sinon la famine.

Face à cette situation critique, des milliers de personnes ont choisi de rentrer sur leurs terres pour les cultiver, s'exposant à nouveau aux jihadistes de Boko Haram qui assassinent ou enlèvent les fermiers, les accusant d'intelligence avec les militaires.

En dix ans, au moins 27.000 personnes sont mortes, victimes du conflit sanglant avec les groupes jihadistes.

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