Des hommes soupçonnés d'appartenir à la faction de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) ont pris d'assaut lundi soir une base militaire en périphérie de la ville de Gajiram, située à 80 km de la capitale régionale Maiduguri.
Arrivés à bord de neuf pick-up, "ils ont délogé les soldats de la base après des combats", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire sous couvert d'anonymat.
"Nous ne connaissons pas l'étendue des dégâts et des pillages dans la base, une évaluation est en cours", a déclaré la source en poste dans la région.
Aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat concernant d'éventuelles victimes du côté de l'armée comme des insurgés.
Les jihadistes sont ensuite entrés dans Gajiram, où ils ont pillé des magasins et tiré des coups de feu en l'air, obligeant les habitants à se réfugier dans leurs maisons ou à fuir en brousse.
"Les hommes armés ont pénétré dans la ville vers 18h00 (17h00 GMT) après avoir vaincu les soldats de la base", a déclaré Mele Butari, un habitant de Gajiram.
"Ils sont restés près de cinq heures. Ils sont entrés par effraction dans les magasins et ont pillé les stocks de nourriture", a ajouté M. Butari, avant de préciser: "ils n'ont blessé personne et n'ont fait aucune tentative d'attaquer les gens qui s'étaient réfugiés dans la brousse ou chez eux".
Des habitants ont vu mardi matin des soldats revenir vers la ville depuis la brousse environnante, probablement après avoir fui durant l'attaque.
Gajiram et la base militaire attenante ont été attaquées à plusieurs reprises par les jihadistes. En juin 2018, une attaque d'Iswap avait fait neuf morts parmi les soldats.
Des dizaines de bases militaires ont ainsi été attaquées depuis un an par la faction affiliée à l'Etat islamique, qui cible principalement l'armée et les symboles de l'Etat.
Dimanche au moins 30 personnes ont été tuées et 40 blessées à Konduga (nord-est) dans un triple attentat-suicide attribué cette fois à la faction loyale au leader historique de Boko Haram, Abubakar Shekau.
L'insurrection a fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés au Nigeria depuis 2009.