Après une première nuit de liberté, Littbarski, un jeune militant du MRC, raconte les circonstances de son arrestation en janvier dernier à Douala.
"Le 28 janvier, nous nous rendions vers Maurice Kamto, qui était chez monsieur Dzongang. Vers 20h, le domicile est encerclé et pris d’assaut par les éléments des forces de l’ordre. Tout ce que nous avons entendu c’était 'embarquez-les'", décrit Littbarski.
Victor Nitcheu été interpellé à Bafang, dans l’ouest du Cameroun, au cours d’une marche organisée par le MRC.
"Nous avons été déportés de la prison centrale de Bafang vers Bafoussam et 30 minutes après pour Yaoundé, en pleine nuit", explique-t-il à VOA Afrique.
Pendant six mois, Victor et 38 autres militants du MRC libérés vendredi ont été soupçonnés notamment d’insurrection, de rébellion et d’outrage au président de la République.
"Je savais que c’était une détention politique. Ils nous gardaient pour qu’on soit silencieux, depuis le jour où Professeur Kamto a déclaré avoir gagné l’élection. Donc ma libération ne m’a pas surpris", lance Victor.
Le juge d’instruction du tribunal militaire n’a pas rendu la liberté à tous. Maurice Kamto, trois de ses alliés politiques, une centaine de militants et cadres du MRC vont rester en prison et comparaître devant le tribunal militaire.
"La décision de poursuivre certains dans ce dossier et d’abandonner les charges contre les autres est l’illustration d’une politique de deux poids deux mesures", ajoute-t-il.
Olivier Biboun Nissack, porte-parole de Maurice Kamto, souligne que "par cet acte, le régime de Yaoundé vient de confirmer le caractère totalement politisé de cette procédure".
Aucune déclaration jusqu’ici du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement suite à l’abandon des charges contre les militants du MRC.
La justice militaire a retenu contre Maurice Kamto les charges de complicité de dégradation et destruction des biens publics ou privés, en référence aux saccages des ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin.