La Confédération africaine, que le Tribunal arbitral du sport (TAS) a mis devant ses responsabilités, a déclaré "perdant de la finale retour par forfait" le club marocain, donnant implicitement le trophée à la formation tunisienne.
"Ce n'est que justice rendue. C'est un titre amplement mérité. Ça duré deux mois mais enfin, on l'a eu", a réagi à l'AFP le secrétaire général du club Farouk Kattou.
Les Marocains ont été sanctionnés pour avoir quitté la pelouse lors de la finale retour, le 31 mai à Radès, en guise de protestation contre une panne de l'assistance à l'arbitrage vidéo (VAR), qui aurait pu leur valider un but refusé par l'arbitre.
Ils ont écopé par ailleurs de 20.000 dollars d'amende (17.850 euros) pour ce forfait et de 15.000 dollars (13.387 euros) pour utilisation de fumigènes par leurs supporters.
Si le jury disciplinaire de la CAF sanctionne explicitement le Wydad Casablanca, il ne stipule pas dans son jugement que l'Espérance Tunis est vainqueur du titre.
L'EST a même été sanctionnée de 50.000 dollars pour usage de fumigènes, de deux matches à huis clos avec sursis pour les mêmes raisons, et son président, Mohamed Meddeb, est à titre personnel puni de 20.000 dollars pour son comportement antisportif à l'encontre de son homologue de la CAF.
- Epine de moins -
Pour autant, la perte sur tapis vert du match retour pour le Wydad entraîne nécessairement la victoire finale des Tunisiens, comme l'a confirmé à l'AFP un responsable de la CAF.
Le soir du 31 mai, après le retrait du Wydad, Tunis avait célébré son titre devant son public. Mais quatre jours plus tard, après les protestations casablancaises, le comité exécutif de la CAF a décidé que le match serait rejoué sur terrain neutre en estimant que "les conditions de jeu et de sécurité n'étaient pas réunies".
Mais cette décision inédite a rejeté de l'huile sur le feu, les deux clubs décidant d'aller devant le TAS pour remporter le titre sans avoir à rejouer.
L'instance basée en Suisse a, le 31 juillet, cassé la décision de la CAF au motif qu'elle n'avait pas été prise par l'organe ad hoc de l'instance. Le TAS a enjoint l'autorité du football africain à statuer via une commission disciplinaire. Ce qui a, enfin, été fait mardi, près de deux mois après le match polémique.
Pour la CAF, ce dénouement est une épine de moins dans son pied, alors qu'elle est en train d'apprendre à marcher conjointement avec la Fifa.
Jeudi dernier, la Sénégalaise Fatma Samoura, N.2 de la Fifa, a pris ses fonctions de déléguée générale pour l'Afrique pour un mandat de six mois renouvelable, qui doit lui permettre de superviser l'organisation d'une instance secouée par les polémiques et les scandales ces derniers mois.
Sa nomination a été vue par certains comme une mise sous tutelle. Le président de la CAF Ahmad Ahmad défend, lui, le droit d'être aidé. Mais avec la fin de cette houleuse procédure autour de sa compétition phare de clubs, la Confédération peut aller à nouveau de l'avant.
Elle en a déjà tiré les leçons: elle a décidé fin juillet que la prochaine finale de C1 se jouera sur un match sec.