"J'ai noté dans les propos du coordinateur du comité des mots relatifs à une retouche éventuelle de certaines dispositions de la Constitution (...) J'ai désormais une certaine aversion pour cette question", a déclaré M. Talon.
Il venait de rencontrer les membres d'un comité mis en place "pour la mise en forme technique des recommandations" du dialogue politique tenu du 10 au 12 octobre.
Il a affirmé ne plus souhaiter "durant le reste de (son) mandat revenir sur cette question qui soulève beaucoup de polémiques".
Patrice Talon a été élu pour cinq ans en avril 2016 et est régulièrement accusé d'avoir engagé le Bénin dans un tournant autoritaire.
L'exécutif avait échoué en 2017 à faire voter un mandat unique de 7 ans (contre deux de 5 ans actuellement), l'opposition craignant qu'il s'agisse d'un "piège" permettant au pouvoir d'introduire des dispositions à son avantage une fois le principe de modification accepté.
"Le pilier fondamental qui est la limitation du nombre de mandat", ne sera pas remis en cause, a donc rassuré Patrice Talon.
Les recommandations adoptées par le comité d'experts qui seront discutées au Parlement dès lundi, concernent une meilleure représentation des femmes en politique, l'organisation d'élections générales, le financement public des partis, ainsi que la modification des lois électorales qui ont empêché la participation de l'opposition aux dernières élections législatives.
Faute de respecter les conditions légales, l'opposition n'a pas pu présenter de listes lors des législatives du 30 avril, entrainant de vives manifestations qui ont fait une dizaine de morts par balle à Cotonou et dans le centre du pays.
Le président Talon a convoqué à la mi-octobre un "dialogue politique" pour trouver des solutions à la crise qui secoue le petit pays d'Afrique de l'Ouest depuis ce scrutin controversé.
Mais les principaux partis d'opposition n'étaient pas conviés à cette rencontre et les membres de l'Assemblée nationale appartiennent tous à la mouvance présidentielle, faisant craindre une nouvelle fois à l'opposition une manœuvre pour réintroduire la question du nombre de mandats présidentiels.