Une édition, tenue du 6 au 10 novembre sur le thème "Le livre, vecteur de développement". Cinq jours durant, des ateliers littéraires, panels, conférences publiques, rencontres d’écriture ont été organisés notamment autour de la littérature africaine, la redynamisation des langues nationales et du rôle de l’écrivain dans le processus de développement des Etats africains.
Si tous les intervenants s’accordent que le livre constitue l’un des piliers du développement, ils estiment que, du travail doit être fait sur les jeunes enfants afin de leur inculquer le goût du livre et de la lecture.
L’écrivain Togolais et promoteur FI2L, Steve Bodjona, dira "le livre est au cœur de tout processus de développement".
"Lorsque nous parlons de développement, nous parlons de ressources humaines de qualité. Et lorsque nous parlons de ressources humaines de qualité, nous parlons de formation, d’éducation de qualité. Formation et éducation de qualité, ne peuvent se faire lorsque nous mettons le livre de côté", a-t-il dit en développant son idée.
Un raisonnement qu’épouse Mimi Bossou-soedjede, directrice de la maison TV5 Monde, affirmant que "le livre est vecteur de connaissance et la connaissance fait le développement".
Elle fait savoir que le développement ne peut être effectif que si l’on investissait dans la jeune génération. "Il faut nécessairement qu’on ramène nos enfants, nos jeunes à la lecture pour une vraie éducation, pour un vrai développement. Je parle d’éducation. Éducation comme soubassement du développement", a soutenu Mme Bossou-soedjede.
Me Joseph Kokou Koffigoh, ancien Premier ministre togolais, qui a sorti ce 9 novembre son nouvel ouvrage "Regards sur le Togo", qui est un recueil de poèmes, insiste sur la culture du livre pour soutenir le développement.
"C’est en semant des graines dans nos cerveaux que nous allons développer l’Afrique", pense ce poète. Il suggère d’encourager la jeunesse à lire quelle que soit la nature du livre. "Bande dessinée, poésie, théâtre, roman, ouvrage scientifique, tout est bon pour développer l’imagination et la créativité des jeunes", a indiqué Me Joseph Kokou Koffigoh.
Le chapitre sur l’"Africanité" a été largement abordé par l’écrivain Togolais Ayi Hillah, lors d’un focus avec des jeunes lycéens. L’auteur invité de cette 3e édition de la FI2L a édifié son auditoire sur les valeurs africaines en prenant pour base son livre intitulé "L’ombre des beaux jours".
"Je leur ai dit que l’Africain a une école. Il y a une école africaine, la sagesse africaine, la philosophie africaine. En gros, je leur ai dit quand un arbre tient debout c’est parce qu’il a une racine. Alors je leur ai posé la question de savoir, quelles sont vos racines à vous ? A la réponse à cette question, ils se sont dits que ce sont nos valeurs africaines", a résumé Ayi Hillah.
Ces échanges ont été l’occasion pour l’auteur de semer la graine de l’amour du livre et de la lecture, tout en suscitant des vocations.
"Il m’a inspirée, parce que tout d’abord j’aime écrire, mais c’est juste que j’ai peur de développer ce que j’ai à dire. Mais grâce à lui, je pourrais écrire quelque chose que je pense depuis toute mon enfance. Il nous a ouvert l’esprit pour lire", dira à la fin Cornélia Lambou, élève au lycée de Nyékonakpoè.
Eusébio Biam, élève en 1ère, dit avoir retenu que la lecture permet d’éclairer les mémoires, et élargir des points de vue. "De nos échanges, j’ai retenu de révéler nos talents en écrivant et en lisant aussi", a ajouté Mlle Biam.
Pour donner le goût de la lecture à une personne, il faut s’y prendre tôt. C’est ce à quoi est dédié l’espace enfants installé sur le site de la foire internationale du livre de Lomé, soutient Mohamed Garba, l’un des encadreurs des enfants.
"C’est dans le livre qu’il y a la connaissance, donc dès le bas âge si on inculque ça à l’enfant, on lui fait aimer les livres, là vous verrez que c’est déjà une très bonne base pour lui et il n’aura pas trop de difficultés demain parce que toutes les sciences sont toujours dans les livres", a développé cet étudiant en Droit à l’université de Lomé.
Toutefois, il regrette que les enfants initiés lors de cette foire à la lecture doivent attendre l’année prochaine. "C’est une très belle initiative, ça va beaucoup les aider, si c’est répétitif. Une fois dans l’année c’est pas vraiment suffisant", a laissé entendre Mohamed Garba.
Le gros du travail qui reste à faire est de maintenir la flamme pour qu’elle ne s’éteigne pas. Et pour les amoureux du livre, les billets pour le Tome 4 de la Foire internationale du livre de Lomé en 2020 sont fins prêts pour qu'ils écrivent de nouveaux chapitres aussi palpitants les uns que les autres.