Des éléments des Forces de sécurité intérieures (FSI) sillonnent les artères commerçantes du PK5 depuis une semaine, a indiqué à l'AFP Oumar Senoussi, le président du comité de crise de ce quartier. Ils sont accompagnés par des éléments de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), une opération de maintien de la paix lancée en 2014 dans ce pays où 70% du territoire est contrôlé par des groupes armés.
Le PK5 est en proie à des violences sporadiques depuis 2014. C'est dans ce quartier commerçant que s'étaient réfugiés de nombreux musulmans de Bangui après les affrontements entre rebelles de la Séléka et groupes anti-balaka, qui avait fait rage dans la capitale après la chute du président François Bozizé en 2013.
Depuis, les ruelles du PK5 étaient tenues par une myriade de groupes autoproclamés d'autodéfense. Les forces de sécurité centrafricaine y avaient été totalement chassées en avril 2018, après le lancement d'une opération visant à démanteler ces groupes qui s'était soldée par un échec cuisant.
Excédés par le racket mise en place par ces groupes, les commerçants ont finalement pris les armes le 26 décembre dernier. Ces affrontements, qui ont fait plus de 30 morts, ont mené à la fuite de ces groupes.
"J'ai perdu 2,5 millions de francs CFA (plus de 3.800 euros) le mois dernier alors je suis très content de voir les FSI ici", explique à l'AFP Abdel Akim, représentant des commerçants sinistré par les récentes violences. "Mais ce n'est pas suffisant, il faut qu'ils multiplient les patrouilles si on veut la paix", ajoute-t-il.
"Nous travaillons de jour comme de nuit, avec des normes et des règles qui ont été fixées avec les habitants du PK5", affirme le Directeur général des opérations de la police, M. Andjia.
La Centrafrique est ravagée par la guerre civile depuis qu'une coalition de groupes rebelles a renversé en 2013 le président Bozizé. Les violences ont forcé près d'un quart des 4,7 millions d'habitants du pays à fuir leur domicile.
Malgré la baisse significative des violences depuis la signature d'un accord de paix le 6 février entre le pouvoir de Bangui et 14 groupes armés, le pays est toujours secoué par des combats réguliers entre milices rebelles.