L'Egypte a expédié mardi par avion du matériel médical aux Etats-Unis pour les assister dans leur lutte contre la pandémie de nouveau coronavirus, un renversement des rôles pour ce pays qui bénéficie d'une importante aide américaine.
L'Egypte est de longue date un allié stratégique de Washington. L'aide militaire américaine au Caire se monte à environ 1,3 milliard de dollars par an.
Des images de caisses portant les inscriptions "Du peuple égyptien au peuple américain", en anglais et en arabe, chargées à bord d'un avion cargo militaire, ont été diffusées dans une vidéo émanant du cabinet du président égyptien.
L'appareil a atterri sur la base aérienne militaire d'Andrews, près de Washington, a précisé Dutch Ruppersberger, responsable démocrate d'un groupe bipartisan promouvant les relations avec l'Egypte à la Chambre des représentants.
L'avion transportait notamment quelque 200.000 masques et 48.000 protections pour des chaussures, selon M. Ruppersberger.
"C'est la raison pour laquelle la diplomatie internationale et le maintien de relations avec des alliés comme l'Egypte sont essentielles, non seulement en période de crise mais tous les jours", a-t-il écrit sur Twitter.
L'ambassadeur américain au Caire, Jonathan Cohen, a également salué un envoi "généreux".
L'Egypte compte 250 morts du Covid-19 pour 3.300 cas selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), loin derrière les près de 45.000 morts recensés aux Etats-Unis, le pays le plus endeuillé par la pandémie.
L'envoi de cette aide médicale a fait l'objet de critiques en Egypte, où un tiers de la population vit avec 1,5 dollar, ou moins, par jour.
"Les Egyptiens qui sont heureux et fiers que l'Egypte envoie du matériel médical à l'Italie, au Royaume Uni et aux Etats-Unis sont probablement ceux qui peuvent se permettre de payer 10 livres égyptiennes pour un masque", a tweeté un blogueur renommé en Egypte, qui se fait appeler The Big Pharaoh. Dix livres égyptiennes équivalent à à peine plus d'un demi-dollar.
Le président américain Donald Trump a montré un soutien enthousiaste envers son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. L'ex-chef de l'armée égyptienne a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013 avant d'être élu à la présidence un an plus tard.