"A l'heure actuelle, il y a 14 morts et 3 blessés graves", a déclaré un responsable de la Direction générale des migrations (DGM), Lievain Mayala, à propos de ces affrontements provoqués par des adeptes de la secte Bundu Dia Kongo (BDK) à Songololo, le long de la RN1 entre Kinshasa et ses seuls débouchés maritimes, les ports de Matadi et de Boma.
Deux policiers figureraient parmi les victimes, selon la même source.
Les violences ont commencé dans la nuit quand les forces de sécurité ont surpris les adeptes du BDK "en train de préparer un coup pour tuer l'administrateur du territoire" d'après la source de la DGM, qui contrôle le trafic des passagers entre Kinshasa et Matadi.
De même source, les BDK visaient également des "non-originaires" du Kongo-Central, c'est-à-dire des habitants originaires d'autres provinces de la RDC.
"Ayant appris cela, la population de Songololo est allée incendier l'église des BDK. A l'heure qu'il est, le calme est revenu mais un calme relatif, car la population craint les représailles de BDK dont certains ont fui dans la forêt", d'après l'agent de la DGM.
C'est le troisième épisode de violences en quelques jours autour de la Route Nationale 1, longue de quelque 350 km, entre Kinshasa et Matadi.
Sous couvert de l'anonymat, un cadre provincial de l'Agence nationale des renseignements (ANR) s'est inquiété d'un possible blocage de la route Kinshasa/Matadi par ces adeptes de BDK.
Le 24 mars, le président de la République Félix Tshisekedi a décrété l'isolement de Kinshasa pour éviter la propagation du coronavirus dans d'autres provinces, sauf pour les transports de marchandises (fret et cargo).
Sous les ordres de son gourou, l'ex-député Ne Muanda Nsemi, la secte Bundu Dia Kongo affirme vouloir reconstituer le royaume du Kongo tel qu'il existait au XVe siècle, avant la colonisation, de l'Angola au Gabon.
Deux précédents accrochages entre les adeptes et la police le long de la RN1 ont fait respectivement six et quatre morts mi-avril.
Fin mars, la police avait dispersé à Kinshasa un rassemblement des BDK qui violait l'interdiction de tout rassemblement public de plus de 20 personnes, une autre disposition de "l'état d'urgence sanitaire" décrété par le chef de l’État face au Covid-19 (359 cas confirmés dont 347 à Kinshasa qui concentre l'ensemble des 25 décès).