"Elle a été remise en liberté mardi (...) avec l'obligation de se présenter devant un juge tous les 15 jours", a indiqué à l'AFP Honorio Ndong Obama, le premier juge d'instruction de Malabo.
Libre, Nuria Obono Ndong Andem reste toutefois poursuivie pour "violation de secrets", un délit passible de 10 à 12 ans d'emprisonnement.
"L'hôpital de Sampaka, dont la télévision nationale vante la capacité à traiter les malades du coronavirus, n'a pas d'oxygène pour les malades du Covid-19", avait déclaré l'infirmière dans un message audio envoyé à une amie sur l'application de messagerie Whatsapp.
Le message avait ensuite circulé sur les réseaux sociaux équato-guinéens, et l'infirmière avait été convoquée par le ministre de la Santé, Salomon Nguema Owono, qui lui avait promis des poursuites judiciaires.
La chaîne de télévision nationale, TVGE, avait par ailleurs diffusé un démenti des autorités sanitaires et diffusé des images de bonbonnes d'oxygène.
L'incarcération de Nuria Obono Ndong Andem en pleine lutte contre le covid-19 a provoqué l'indignation d'une partie du pays.
Le parti d'opposition Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) avait exigé dans un communiqué sa libération immédiate. Selon lui, le commentaire ayant été fait dans un cadre privé, il ne devrait pas être sanctionné par la loi.
"La liberté d'expression est garantie par la Constitution", déclarait pour sa part Citoyens pour l'innovation, un autre parti d'opposition dissous par les autorités en février 2018.
Un mouvement pro-démocratie et de droits de l'homme, SOMOS+, avait entamé une campagne revendiquant la liberté de l’infirmière baptisée: "Je suis Nuria Obono Ndong".
En Guinée équatoriale, les autorités ont déclaré 83 cas positifs au coronavirus, et un premier décès jeudi.