"Je ne peux pas accepter la signature d'un accord partiel pour la première phase (de remplissage du réservoir) car cela pose des problèmes techniques et juridiques qui doivent être réglés", a déclaré le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, selon un communiqué du ministère soudanais de l'Irrigation.
M. Hamdok répondait à un message reçu de son homologue éthiopien Abiy Ahmed l'exhortant à signer le document.
Le Soudan et l'Egypte craignent que le barrage de 145 mètres de haut ne restreigne leur accès à l'eau lorsque le réservoir commencera à être rempli en juillet, selon la date indiquée par l'Ethiopie.
Hamed Saleh, le négociateur en chef pour le Soudan dans les discussions sur le barrage sous la houlette de l'administration américaine, a pour sa part souligné le problème de "l'impact environnemental et social à long terme" du barrage.
Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) que l'Ethiopie construit sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil) est une source de fortes tensions entre Addis Abeba et Le Caire depuis 2011.
Après neuf années de blocage dans les négociations, les Etats-Unis et la Banque mondiale parrainent depuis novembre 2019 des discussions visant à trouver un accord entre les trois pays.
Si l'Egypte s'inquiète en particulier pour son approvisionnement en eau, le Soudan pourrait en tirer certains avantages comme la fourniture d'électricité utile au développement et la régulation des crues du fleuve.
"Le seul moyen de parvenir à un accord complet est de faire revenir toutes les parties à la table des négociations maintenant", a appelé M. Hamdok.
Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 km, est une source d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d'Afrique de l'est.