"L’opposition non affiliée (ONA) ne souhaite pas la tenue des élections amputant une partie du territoire et de la population burkinabè, contrairement à la Constitution et à l’indivisibilité de la République", a déclaré lors d’une conférence de presse le professeur Abdoulaye Soma, président de la conférence des présidents de l’ONA, un nouveau bloc créé en avril et réunissant une dizaine de partis ni affiliés à la majorité ni au chef de file de l’opposition.
La tenue de ces élections, prévues le 22 novembre, s’annonce compliquée dans certaines parties du territoire, notamment dans le nord et l’est, en proie à des attaques jihadistes, au risque d'hypothéquer leur participation au double scrutin.
Le week-end dernier, une série de massacres a fait au moins 50 morts dans ces régions.
"Ces élections seront anticonstitutionnelles si elles se tiennent dans ce contexte sécuritaire qui empêchera l’atteinte du suffrage universel", a soutenu M. Soma, constitutionnaliste réputé.
Au cours d’une autre conférence de presse, les partis affiliés au chef de file de l'opposition ont quant à eux exprimé leur inquiétude sur la révision des listes électorales dans ces zones d’insécurité et le processus de vote des personnes déplacées.
"Dans quelle circonscription vont-ils voter ? Pourront-ils voter dans des bureaux de vote délocalisés ?" s'est interrogé le président du mouvement Agir Ensemble pour le Burkina Faso, Boubacar Diallo.
L’Est et Nord du Burkina Faso sont les régions les plus touchées du pays par les exactions jihadistes qui ont fait plus de 900 morts et 860.000 déplacés depuis cinq ans.
Les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent le Sahel, ont fait au total 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l'ONU.