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Risque de conflit entre l'État régional du Tigré et le gouvernement fédéral éthiopien


Des soldats de l'armée éthiopienne tentent de contrôler des manifestants et des personnes déplacées par la violence ethnique à Burayu, alors qu'ils manifestent pour demander justice au gouvernement à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 17 septembre 2018. (Photo AP / Mulugeta Ayene)
Des soldats de l'armée éthiopienne tentent de contrôler des manifestants et des personnes déplacées par la violence ethnique à Burayu, alors qu'ils manifestent pour demander justice au gouvernement à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 17 septembre 2018. (Photo AP / Mulugeta Ayene)

L'État régional du Tigré, dans le nord de l'Éthiopie, devrait suspendre son projet d'organiser des élections en septembre, pour éviter de tendre encore un peu plus ses relations avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, a plaidé vendredi l'International Crisis Group (ICG).

Les deux parties "vont droit à la collision" au sujet de ces élections, alors que le gouvernement fédéral a reporté sine die le scrutin prévu fin août à l'échelle du pays en raison de l'épidémie de nouveau coronavirus, a prévenu le cercle de réflexion.

Les opposants de M. Abiy, prix Nobel de la Paix 2019, l'accusent de vouloir tirer parti de la situation sanitaire pour s'accrocher au pouvoir.

Parmi eux figure le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF), autrefois dominant dans la coalition au pouvoir à Addis Abeba et marginalisé par Abiy Ahmed depuis son entrée en fonction en 2018.

Le TPLF reste toutefois au pouvoir au Tigré et a poussé pour la tenue d'élections au plan régional, malgré les objections venues d'Addis Abeba.

La commission électorale régionale du Tigré a annoncé vendredi, sur son site Facebook, que ces élections "historiques" auraient lieu le 9 septembre.

"Pour mettre fin à l'impasse, le Tigré devait suspendre ses élections, et Addis Abeba devrait accepter de dialoguer avec le Tigré pour trouver une solution à cette querelle électorale et dissiper les causes sous-jacentes de leur acrimonie déstabilisatrice", a fait valoir ICG.

En juillet, M. Abiy a exclu toute intervention militaire ou coupe budgétaire pour empêcher la tenue des élections au Tigré. Mais tous les responsables fédéraux ne se sont pas montrés aussi conciliants et, selon l'ICG, le risque d'un conflit qui serait "catastrophique" est toujours présent.

L'autre risque est la tentation pour le Tigré de faire sécession de l'Éthiopie, ce qui pourrait entraîner des complications avec la région Amhara voisine concernant des territoires que les deux États se disputent, souligne aussi l'ICG.

Les relations entre M. Abiy et le TPLF n'ont cessé de se dégrader depuis 2018.

Récemment, des responsables fédéraux ont accusé le TPLF d'être impliqué dans le meurtre en juin d'Hachalu Hundessa, un populaire chanteur d'ethnie oromo. Le TPLF a dénoncé des "accusations sans fondement".

La mort d'Hachalu a déclenché des violences intercommunautaires dans lesquelles 239 personnes ont trouvé la mort, mettant une nouvelle fois en évidence le défi sécuritaire auquel est confronté M. Abiy dans ce pays de 110 millions d'habitants.

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