"C'est un échec pour la société. Quand vous avez un drame pareil, c'est un échec pour tout le monde", a déclaré le procureur adjoint de Nantes, Yvon Ollivier, au cours d'une conférence de presse samedi.
Le suspect François V., chef d'équipe dans une briqueterie, traîne derrière lui un lourd casier judiciaire.
En décembre 2005, il avait été condamné aux assises à 18 ans de réclusion criminelle pour neuf viols, trois tentatives et une agression sexuelle commis dans trois départements différents entre 2001 et 2003. Ses victimes étaient bâillonnées, ligotées, les yeux bandées, parfois sous la menace d'un couteau.
Libéré en 2016, il respectait "l'ensemble des obligations mises à sa charge dans le cadre de son suivi socio-judiciaire": obligation de travail, interdiction de détenir une arme, obligation d'indemniser les victimes, injonction de soin, etc., selon le procureur.
"Il voyait une fois tous les deux mois un psychothérapeute. Dans ce dossier, on a affaire à quelqu'un qui présentait une figure tout à fait lisse. Il avait même trouvé une compagne", a détaillé M. Ollivier
Pourtant, le 20 août, il est venu à Nantes dans le but de passer à l'acte, a-t-il reconnu en garde à vue. Il avait déjà fait des repérages dans cette rue et y avait trouvé un appartement inoccupé car en travaux.
Il est parvenu à faire monter la victime en lui demandant de l'aide pour porter un carton, un mode opératoire qu'il avait déjà utilisé dans le passé. Violée, l'adolescente a ensuite été étranglée avec un câble. L'homme a alors mis feu à l'appartement. Ce sont les pompiers qui ont découvert le corps.
Interpellé jeudi, le suspect "a livré spontanément des aveux précis et circonstanciés", selon la police, et a été déferé samedi au parquet de Nantes.