L'ONG a appelé l'Arabie saoudite à libérer les migrants et faciliter leur rapatriement en lien avec les autorités éthiopiennes.
"Des milliers de migrants éthiopiens qui ont quitté leur maison à la recherche d'une vie meilleure, ont été confrontés à une cruauté inimaginable", a souligné une chercheuse d'Amnesty, Marie Forestier, dans un communiqué.
"Nous exhortons les autorités saoudiennes à libérer immédiatement tous les migrants détenus arbitrairement et à améliorer considérablement les conditions de détention avant que d'autres vies ne soient perdues", a-t-elle ajouté.
Près d'un demi-million d'Éthiopiens se trouvaient en Arabie saoudite avant que les autorités saoudiennes ne lancent une campagne contre l'immigration clandestine en 2017, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Depuis, environ 10.000 Éthiopiens en moyenne ont été expulsés chaque mois, jusqu'à ce que l'Éthiopie demande cette année un moratoire avec l'arrivée de la pandémie de Covid-19.
En août, le journal britannique The Telegraph a publié des entretiens avec des migrants en Arabie saoudite ainsi que des photos et des vidéos montrant des centres de détention insalubres.
Dans son rapport, Amnesty international décrit des cellules sales servant de toilettes, où les migrants sont détenus 24 heures sur 24, parfois enchaînés.
Toutes les personnes interrogées déclarent connaître des personnes mortes en détention, rapporte l'ONG, quatre d'entre elles disent avoir vu les cadavres de trois personnes - un Ethiopien, un Yéménite et un Somalien - dans le camp al-Dayer, dans la province de Jizan (sud).
Jusqu'à 16.000 migrants éthiopiens étaient détenus dans ces centres au cours de cette année, mais ce chiffre a diminué, selon les autorités éthiopiennes.
L'Éthiopie prévoyait de rapatrier 2.000 migrants détenus d'ici la mi-octobre. Mais Addis-Abeba semble veiller à ne pas contrarier Riyad, un investisseur clé en Éthiopie.
Le mois dernier, trois migrants ont déclaré à l'AFP que des diplomates éthiopiens en visite leur avaient demandé de cesser de dénoncer leurs conditions de détention.