Les parlementaires de la RD Congo ont voté jeudi pour évincer la présidente de l'Assemblée nationale, Jeanine Mabunda.
Mme Mabunda, 56 ans, est une ancienne ministre qui s'est hissée au perchoir de la chambre basse du Parlement en 2019. Elue sous la bannière du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de l'ancien président Joseph Kabila, elle est membre du Front commun pour le Congo (FCC), plateforme fidèle à l'ex-chef de l'État.
Seul le questeur a échappé au couperet qui s'est abattu sur l'ensemble du bureau, car il n'a pu se présenter pour des raisons médicales.
Le vote de jeudi -- 281 députés pour dans une assemblée qui compte 500 membres -- constitue le tout dernier développement dans la crise politique qui fait rage dans le pays depuis quelque temps.
Un dénouement qui semble donner raison à l'Engagement citoyen pour le développement (ECIDE) de Martin Fayulu, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2018, qui réclame être le véritable vainqueur du scrutin historique et remet en cause les institutions actuelles.
Mais d’autres politiques sont d’un avis opposé. C'est le cas de Papy Mantezolo, président de la Nouvelle dynamique Kongo, membre de la Coalition des démocrates et du FCC.
Les événements survenus lundi 7 et mardi 8 décembre avaient constitué une escalade très inquiétante pour ce pays qui pour la première fois fait face à un régime bicéphale de facto.
"L'Assemblée Nationale est totalement paralysée, les Cours et Tribunaux sont divisés en deux blocs. Vous avez des magistrats qui se réclament proches de Antoine-Félix Tshisekedi Tshilombo et les magistrats qui sont proches de l'ancien Président Joseph Kabila. Donc, rien de l'Etat n'existe plus en RDC et la population est livrée à la loi de la sélection naturelle", estime Devos Kitoko, secrétaire général d'ECIDE.
"La crise de légitimité a atteint un niveau très inquiétant et il faudrait très vite trouver la solution avant qu'il ne soit tard", lance-t-il.
De son côté, Papy Mantezolo, président de la Nouvelle dynamique Kongo, estime que le moment est mal choisi pour une nouvelle crise en RDC.
"Le moment est mal choisi parce que notre démocratie est tellement fragile. On aurait dû soit attendre que l'on puisse consolider les acquis de l'alternance", soutient-il.
La plénière de jeudi avait été convoquée par la signature d'une pétition signée par 264 députés.