Les combats se sont déroulés entre dimanche et lundi dans un village situé dans la province du Tandjilé-Est après que les animaux d'un éleveur ont saccagé un champ. Les cultivateurs s'en sont ensuite pris à des éleveurs.
"Les affrontements ont fait quatre morts chez les éleveurs peuls et sept du côté des cultivateurs autochtones, dont deux ont été tués lundi par les forces de l'ordre", a déclaré à l'AFP Abdoulaye Bono Kono, procureur de la République à Laï, dans la province du Tandjilé-Est, ajoutant que les forces de l'ordre "ont ouvert le feu en tentant de dissuader les manifestants de saccager les symboles de l'administration".
Les cultivateurs s'en sont pris lundi à un "véhicule du délégué de la police nationale, à un véhicule de la sécurité territoriale et au bureau du préfet pour protester contre les autorités provinciales qui sont intervenues pour sauver des éleveurs", a-t-il poursuivi.
L'arrivée de forces de l'ordre des provinces voisines a permis un retour au calme, selon un responsable local qui a requis l'anonymat.
Les combats entre communautés sont fréquents dans le sud du Tchad, où de nombreux habitants sont armés. A la fin novembre, au moins 22 personnes avaient été tuées dans des affrontements entre éleveurs et cultivateurs dans le département de la Kabbia, dans le sud du pays, après la destruction d'un champ par des bœufs.
Ces conflits opposent principalement éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones sédentaires, qui accusent les premiers notamment de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux.
Le sud du Tchad, au climat et à la végétation plus cléments, attire depuis longtemps les éleveurs des zones sahéliennes désertiques du Nord, et est une région de transhumance. Certaines communautés nomades arabes s'y sont installées de longue date et s'opposent aux agriculteurs autochtones dans des conflits fonciers.