Au Bénin, la Commission électorale nationale autonome a procédé depuis vendredi au lancement de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 11 avril.
Une campagne électorale sans grand suspense puisque plusieurs grands candidats de l’opposition ont été écartés, faute d’avoir pu réunir toutes les pièces exigées par la commission électorale. L’opposition dénonce un scrutin verrouillé et taillé sur mesure.
En quinze jours, les candidats en lice doivent parcourir les 77 communes du Bénin pour défendre leur projet de société.
Le président Patrice Talon, candidat à sa propre succession, a ouvert le bal au palais des congrès. Le chef de l'État sortant est revenu sur les raisons pour lesquelles il a décidé de briguer un second mandat au lieu de se contenter d’un seul comme il l'avait promis auparavant. Un nouveau mandat sera pour lui "une seconde chance" pour achever ce qu'il a "su bien commencer".
"J’avais dit qu'avec un seul mandat on peut faire de bonne choses. Vous m'avez fait confiance, nous nous sommes engagés. Et je vous ai démontré que c'est possible. Nous avons entamé de grandes choses. Il nous est alors permis d'espérer que pour les temps à venir, nous allons pouvoir satisfaire tous nos besoins”, a-t-il dit.
Du côté de l'opposition, on prend d'abord des attaches avant d'aller sur le terrain. C'est le cas de Corentin Kohoué, qui reste convaincu que "Patrice Talon ne sera pas le prochain président de la République".
"Nous voulons avant tout le consensus autour de l'opposition. Dispersée, l'opposition n'a aucune chance. Il est toujours possible de se réunir autour d'un idéal: l'alternance au pouvoir. Je sais qu'au soir du 11 avril, nous allons battre Patrice Talon", explique Corentin Kohoué.
Pour ceux de l'opposition restés spectateurs pour ces élections, il faut une réorganisation complète de l'opposition. Expérience Tebe, du Mouvement populaire de libération, appelle "la classe politique à une prise de conscience”.
"Il y a certains qui parlent mais leur objectif n'est plus au niveau des présidentielles. Ils ont tout le temps été entretenus par le président sortant et ils ne peuvent malheureusement rien contre lui, que de le soutenir, même s'ils sont contre sa politique de gestion", affirme-t-il.
Compte tenu des tensions que le Bénin a connues après le dépôt des candidatures, les populations appellent à la mobilisation autour de la paix et à ne proposer que l'intérêt supérieur de la nation.
Adrien Gansou est membre de la société civile. Il demande au peuple béninois de "se tenir au respect des textes de la République”.
"Il faudrait que chacun se mobilise pour accomplir son devoir civique dans la paix et la fraternité. Les élections doivent être des moments de fête. Si nous sommes respectueux des textes de la république, il ne devrait plus avoir de raisons de cultiver la violence", dit-il.
Les candidats ont jusqu'au 9 avril pour convaincre les populations sur leurs capacités à gérer au mieux le pays pour plus de stabilité sur tous les plans.