S'ils voulaient envoyer un message à la concurrence dans ces play-offs, les New-Yorkais ne s'y prendraient pas mieux, tant ils sont pour l'instant imprenables.
C'est pied au plancher qu'ils ont démarré la rencontre, infligeant un lourd 36-19 à Milwaukee. Ils ont accentué leur avance à la pause (65-41), scellant d'autant le sort de la rencontre.
Cette première période a été un festival, mêlant efficacité et spectacle, entre les shoots glaciaux de Durant (32 pts, 12/18), les paniers de funambule de Kyrie Irving (22 pts) et les dunks digne d'un All-Star Game de Blake Griffin (7 pts, 8 rbds) dont on ne soulignera jamais assez la résurrection, mue par l'ardent désir d'enfin goûter à un titre à 31 ans.
La qualité du jeu offensif proposé par Steve Nash - qui en fut un des plus beaux ambassadeurs du temps où il était meneur, récompensé de deux trophées de MVP -, sa variété, sa fluidité, son efficacité (21/42 derrière l'arc) sont un modèle du genre. Rarement a-t-on vu aussi fort sur un parquet.
"Le chemin est encore long, mais quand on joue dur tous ensemble, de bonnes choses se produisent", a commenté à raison Durant.
Il faudra à ses Nets d'abord remporter un titre, pour se comparer aux Lakers dans leur période dorée de Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar ou aux Warriors du "Big3" dont faisait partie "KD" avec Stephen Curry et Klay Thompson. Mais ils en prennent le bon chemin.
On en oublierait presque que cette armada est dépourvue de James Harden! Souffrant de l'ischio-jambier droit, son absence est à durée indéterminée, ce qui n'est pas rassurant, surtout s'agissant d'une rechute d'une déchirure musculaire.
Mais Brooklyn n'en pâtit pas pour l'heure dans une série où la défense supposément armée des Bucks prend l'eau trop facilement.
Peut-être qu'aucune autre équipe de la ligue n'est d'ailleurs en mesure de mettre en échec son armada, l'avenir le dira. En attendant, Giannis Antetokounmpo (18 pts, 11 rbds) et les siens vont devoir sacrément muscler leur jeu et aussi montrer autre chose offensivement (44% aux tirs, 30% derrière l'arc).
. Brûlants Suns
Au 1er tour, les Suns ont fait fort en sortant les Lakers de LeBron James, certes amoindris sans Anthony Davis blessé à l'aine. Leur succès autoritaire aux dépens de Denver, au terme d'une démonstration de force collective, prouve qu'ils ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin.
Après une première période serrée, Phoenix a fait la différence dans le 3e quart-temps, malgré un 7-0 encaissé d'entrée. Sur quoi, il a passé la vitesse supérieure, infligeant un 25-7 en sept minutes à un adversaire totalement déboussolé, pour mener 88-79 à l'entame des douze dernières minutes.
Après cette séquence irrésistible, la grêle a continué de tomber sur la tête des Nuggets en début de 4e quart-temps, avec dix points en deux minutes réussis par Chris Paul (21 au total, 11 passes), manifestement plus gêné par sa contusion à l'épaule droite.
"On a une vraie équipe, dans laquelle tout le monde prend sa chance, et au final on prend tous un sacré plaisir. C'est ce qu'il y a de mieux dans l'histoire", a-t-il sobrement commenté.
A ses côtés, Devin Booker a été très adroit, sans forcer son jeu (21 pts, 8/12 aux tirs, 8 passes), et Mikal Bridges s'est mué en meilleur marqueur d'un soir (23 pts). A l'intérieur DeAndre Ayton (10 pts, 10 rbds) n'a pas souffert de la comparaison avec Nikola Jokic (22 pts, 9 rbds), poussant le Serbe à une inhabituelle maladresse (9/23).
Les Suns ont ainsi fini à plus de 54% de réussite aux tirs. Il faudra aux Nuggets resserrer leurs rangs mercredi, s'ils veulent faire durer cette série.