La fourniture de l’électricité a brutalement été interrompue sur la capitale congolaise depuis dimanche matin. La situation n’était toujours pas rétablie lundi. Les solutions alternatives comme les groupes électrogènes sont presque impossibles, puisque Brazzaville connaît une crise de carburant depuis deux semaines.
Dans un message laconique publié sur sa page Facebook, la société de production et de distribution du courant, E2C, explique que ce désagrément est causé suite à la chute d’un pylône dans la région de Pointe-Noire. "Les travaux sont en cours", assure la société E2C.
Cette situation a impacté le quotidien des Congolais. Les hommes d’affaires sont aux abois. Le patron des patrons, président de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo, El Hadji Djibril Bopaka, décrit une situation "difficile".
"C’est un grand manque à gagner pour les entreprises. Dans les restaurants, tout est en stand-by. Les grandes entreprises industrielles, dans les grandes menuiseries rien ne marche, dans les boulangeries, ça pose problème. Cela fait que le secteur privé subit", déplore-t-il.
Les commerçants voient leurs affaires chuter en si peu de temps.
"Dans toute la ville, il n’y a pas de carburant pour pouvoir alimenter notre groupe électrogène. Tout cela, parce que nous voulons garder l’essentiel de nos vivres à une température normale, mais aussi faut accueillir les clients. Donc, vraiment ce sont des dépenses inattendues, surtout en ce temps de crise", témoigne Alphonse Ndongo, patron d’un restaurant.
De son côté, Patrick Mampouya est propriétaire d’un centre de formation en informatique où tout ne marche qu’avec du courant. Il tente des solutions à sa façon.
"Là où j’ai mon centre de formation, dès que j’ai démarré mon groupe électrogène, tout le quartier est venu pour charger les téléphones. Vraiment, c’est du gros n’importe quoi", indique M. Mampouya.
"On se demande: le Congo veut se développer, mais avec quelle électricité on va monter ces entreprises? Le Premier ministre est allé chercher les entrepreneurs en France, mais avec quelle électricité on va travailler ?", se demande-t-il éperdument.
"C’est vraiment invivable"
Dans les rues de Brazzaville les usagers du courant électrique grincent les dents. "C’est difficile, c’est dur de vivre comme ça sans électricité et donc du coup, mon téléphone je n’ai pas pu le charger", affirme un habitant de Massengo-Trois-Poteaux.
Un autre Brazzavillois du quartier Ngamakosso ajoute : "Tout ce qui nous reste, c’est d’aller charger les téléphones dans les différents marchés de Brazzaville où les jeunes ont des groupes électrogènes. On peut payer 200 voire 300 francs CFA, et donc c’est une situation très triste".
"C’est vraiment invivable. Pour continuer de rester connecter, j’ai utilisé le power-bank pour recharger le téléphone", déclare un habitant de Batignolles, dans la commune de Moungali.
La société EC2 a présenté ses excuses aux consommateurs. Mais, le problème peut également venir de la baisse des eaux qui impacte la production du courant électrique. Le mois de septembre est celui de la sécheresse au Congo.
Les Brazzavillois sont certes habitués aux coupures intempestives de courant. Mais cette fois-ci, la panne laisse pantois de nombreux usagers.