Les 17 dépouilles, en état de décomposition avancée, ont été trouvées jeudi par des militaires en patrouille au bord de la rivière Ituri, vers la colline Balakima, en territoire d'Irumu, a indiqué à l'AFP Dieudonné Malangay, membre de la société civile de la chefferie de Walese Vonkutu.
"Les têtes des victimes sont dans une petite pirogue hors d'usage et les corps flottent sur la rivière", a précisé David Beiza, président de la Croix-rouge locale qui, accompagné de militaires, s'est rendu vendredi sur place avec une équipe de volontaires. "Ce sont des civils, visiblement des otages tués par les rebelles ADF" (Forces démocratiques alliées), a-t-il ajouté.
M. Malangay a lui aussi supposé qu'il s'agissait d'otages exécutés, qu'il sera difficile d'identifier en raison de l'état des corps. "Il faudra une expertise des services spécialisés pour bien comprendre les circonstances de leur mort", a-t-il estimé.
Faute d'équipement, l'équipe de la Croix-rouge n'a pas pu inhumer les victimes. "Il faudra des nageurs pour récupérer les corps", a ajouté M. Beiza. Selon lui, la mort de ces personnes peut remonter à une semaine.
Le territoire d'Irumu, dans le sud de l'Ituri, situé à la frontière avec la province du Nord-Kivu, est la cible de fréquentes attaques sanglantes du groupe ADF, présenté par l'organisation jihadiste État islamique comme sa branche en Afrique centrale. La dernière attaque d'envergure attribuée à ce groupe remonte à la mi-mai, lorsqu'au moins 20 civils avait été massacrés dans le village Monge.
Plus au nord, dans le territoire de Djugu, au moins neuf personnes ont été tuées jeudi par de présumés miliciens d'un autre groupe armé, la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), dans une attaque contre le village Soba, ont affirmé à l'AFP Pilo Mulindo et Charité Banza, respectivement responsable de chefferie et président de la société civile de Bahema-nord.
Considérée comme l'un des groupes armés les plus meurtriers dans la partie orientale de la RDC, la Codeco est structurée autour d'une secte religieuse et prétend défendre les intérêts des Lendu, une communauté de l'Ituri.
L'Ituri et le Nord-Kivu sont depuis une année sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a remplacé l'administration civile par l'armée et la police mais n'est pas parvenue jusqu'à présent à mettre fin aux violences.