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Le principal bloc politique civil soudanais rejette les appels au dialogue


Après la chute d'el-Béchir, les FLC avaient signé un accord avec l'armée, marquant le début d'une période de transition devant aboutir à des élections. 
Après la chute d'el-Béchir, les FLC avaient signé un accord avec l'armée, marquant le début d'une période de transition devant aboutir à des élections. 

Les Forces de la liberté et du changement (FLC), principal bloc politique civil au Soudan, ont dit lundi refuser de dialoguer avec les militaires alors que le pays s'enfonce dans une profonde crise depuis le coup d'Etat du chef de l'armée en octobre dernier.

Fer de lance de la "révolution" soudanaise – qui a renversé Omar el-Béchir en 2019 après 30 ans de dictature – les FLC ont dit avoir reçu une invitation de l'ONU, l'Union Africaine et l'organisation régionale est-africaine IGAD à une réunion technique avec l'armée mercredi. Mais elles se sont "excusées" et répondu qu'elles n'y participeraient pas, selon un communiqué des FLC, alors que les militaires ont accepté la proposition de dialogue.

Après la chute d'Omar el-Béchir, les FLC avaient signé un accord avec l'armée, marquant le début d'une période de transition, prévoyant un partage du pouvoir entre civils et militaires et devant aboutir à des élections. La transition fut brutalement interrompue en octobre 2021 par le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane, qui avait alors confisqué le pouvoir aux civils, notamment aux FLC, et imposé l'état d'urgence.

Depuis, la communauté internationale n'a eu de cesse de faire du retour des civils au pouvoir la condition sine qua non pour la reprise de son aide au Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde. Elle réclame également la fin d'une répression qui a déjà fait une centaine de morts dans les rangs des manifestants prodémocratie.

Si le général Burhane a levé l'état d'urgence fin mai et se dit en faveur d'un dialogue pour relancer la transition démocratique, la répression des anti-putsch reste féroce. Dans leur communiqué, les FLC affirment qu'elles ne participeront pas au dialogue national "tant que les prisonniers politiques n'auront pas été libérés et que l'usage de la violence contre les manifestants n'aura pas cessé".

Lundi encore, les forces de police ont tiré des grenades lacrymogènes sur des centaines de manifestants descendus une nouvelle fois dans la rue à Khartoum pour réclamer un régime civil.

L'ONU, aux côtés de l'Union africaine et l'IGAD, a initié un processus de médiation entre l'armée et les FLC en vue de rétablir la transition, sans quoi, pour l'organisation internationale, le pays risque de sombrer définitivement "sur les plans économique et sécuritaire". Mais dans le pays, où un Soudanais sur deux souffrira de la faim d'ici la fin de l'année selon l'ONU et où l'inflation atteignait les 221% en avril, les prodémocratie refusent de dialoguer avec les militaires tant que l'armée ne mettra pas un terme à la répression de toute contestation.

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