L'OIM, "en collaboration avec le gouvernement béninois", a accueilli "173 migrants béninois rentrés volontairement de Tunise par vol charter", a-t-elle indiqué sur le réseau social X.
La Tunisie est, avec la Libye, l'un des principaux points de départ des migrants qui risquent des traversées périlleuses en mer Méditerranée dans l'espoir de rejoindre l'Europe.
Depuis un discours aux accents xénophobes du président tunisien Kais Saied en février 2023, des milliers de ressortissants d’Afrique subsaharienne séjournant illégalement en Tunisie ont perdu leur logement et leur travail le plus souvent informel.
Ces derniers mois, leurs conditions de vie se sont encore détériorées quand ils ont été chassés de grandes villes tunisiennes comme Sfax, ville côtière épicentre des départs clandestins l’an passé, et conduits vers des oliveraies où ils s’entassent dans des campements de fortune insalubres en attendant un hypothétique départ.
C'est cette précarité accrue qui a motivé les 173 Béninois, dont 145 hommes et 28 femmes, à revenir dans leur pays d'origine, selon des informations recueillies par l'AFP.
"Nous veillerons à la réintégration durable des migrants de retour dans leurs communautés", a déclaré l'agence onusienne. Sous l'impulsion de l'Italie, l'Union européenne a conclu l'été dernier avec Tunis un accord, très critiqué en Europe, prévoyant des aides financières - au total 255 millions d'euros - en contrepartie d'efforts accrus pour réduire ces départs.
Conséquence: les interceptions de migrants tentant de traverser la Méditerranée vers l'Italie à partir des côtes tunisiennes ont augmenté de 22,5% de janvier à avril par rapport à la même période une année auparavant.
"Depuis le 1er janvier jusqu’au 27 mai 2024 inclus, l’OIM a facilité le retour volontaire et la réintégration de 3.251 migrants depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine. Cela représente une augmentation de 200% par rapport à la totalité de l’année 2023 où 2.557 migrants sont rentrés volontairement chez eux", a détaillé l'OIM auprès de l'AFP à Tunis.
L'an passé, des dizaines de milliers de ressortissants subsahariens, fuyant la pauvreté et des conflits notamment au Soudan, ainsi que des milliers de Tunisiens, poussés par la crise économique et des tensions politiques, ont tenté la périlleuse traversée de la Méditerranée.
Selon l'OIM, sur la dernière décennie, plus de 27.000 migrants ont péri en Méditerranée, dont plus de 3.000 l'an passé.
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