La démocrate recevra à Milwaukee, la plus grande ville du Wisconsin, le soutien sur scène de la célèbre rappeuse Cardi B, après avoir tout récemment obtenu celui de Beyoncé, Bruce Springsteen, Jennifer Lopez ou encore de la superstar du basket LeBron James. Le républicain sera également à Milwaukee vendredi après une halte organisée à la dernière minute à Dearborn, dans le Michigan, la plus grande ville américaine à population majoritairement d'origine arabe. Objectif: courtiser cet électorat dont une partie se détourne des démocrates en raison de l'appui de l'administration Biden-Harris à la guerre menée par Israël à Gaza et au Liban.
Donald Trump "comprend maintenant plus que jamais (...) notre valeur pour obtenir des États cruciaux comme le Michigan, l'Arizona ou la Pennsylvanie", a estimé auprès de l'AFP Bishara Bahbah, président de l'association des Arabo-américains pour Trump. Les deux candidats, que tout oppose, tentent le tout pour le tout pour parvenir à faire la différence dans une élection présidentielle indécise, à laquelle le monde entier est suspendu, après une campagne pleine de convulsions. Malgré des dizaines de meetings, d'interventions dans des podcasts ou dans des émissions télévisées, rien, jusqu'ici, n'a fait bouger le curseur de manière significative d'un côté ou de l'autre dans une Amérique politiquement coupée en deux.
Quelques milliers d'électeurs indécis, en Pennsylvanie, dans le Michigan ou encore en Arizona, détiennent les clés d'une élection hors du commun marquée notamment par l'arrivée fracassante en juillet de la vice-présidente dans la campagne, après le retrait du président Joe Biden. Le Wisconsin, où les deux candidats sont vendredi, est un symbole de l'imprédictibilité de cette élection, pour laquelle plus de 66 millions d'Américains ont déjà voté de manière anticipée. Cet Etat donnant sur le lac Michigan a basculé pour le républicain en 2016, puis pour Joe Biden en 2020, avec moins d'un point de pourcentage à chaque fois.
Kamala Harris ne pourra pas compter sur une dernière bonne nouvelle concernant l'emploi. En effet les créations d'emplois ont ralenti fortement et bien plus qu'attendu en octobre aux États-Unis, sous l'effet cumulé de grèves et de deux ouragans. L'emploi "devrait rebondir en novembre", a assuré Joe Biden, dans un communiqué. Au contraire, le camp Trump a insisté sur ce ralentissement "brutal" au moment où l'ancien président est de retour vendredi dans l'enceinte de la convention républicaine de juillet, là où il fut accueilli en héros, un pansement recouvrant son oreille blessée, après avoir réchappé à une première tentative d'assassinat.
L'entourage du républicain a déjà commencé par ailleurs à alimenter sur les réseaux sociaux l'idée que des irrégularités étaient commises dans les opérations de vote. "Si nous parvenons à maintenir la tricherie au plus bas, nous remporterons une immense victoire", a encore lâché Donald Trump jeudi soir lors d'une interview en public avec l'animateur conservateur Tucker Carlson en Arizona. Lors de cette même discussion, il a accusé Liz Cheney, sa bête noire politique, d'être une "va-t-en-guerre radicale". "Mettons-la fusil en main face à neuf canons d'armes lui tirant dessus. Voyons ce qu'elle en penserait. Vous savez, avec les armes braquées sur elle", a déclaré Donald Trump, en évoquant l'image d'un peloton d'exécution.
La plus célèbre opposante républicaine à Donald Trump a répondu par un message sur X. "Voici comment les dictateurs détruisent les nations libres. Ils menacent de mort ceux qui parlent d'eux en termes défavorables. Nous ne pouvons pas confier notre pays et notre liberté à un homme mesquin, vindicatif, cruel et instable qui compte être un tyran". Par ailleurs, les autorités de Géorgie, un Etat clé du sud, ont mis en garde vendredi contre une fausse vidéo montrant un immigrant haïtien prétendant avoir pu voter plusieurs fois.
Ce clip viral de 20 secondes qui peut encore être visionné sur X, le réseau social du milliardaire Elon Musk, grand allié de Donald Trump, émanerait d'une campagne de désinformation russe, selon des experts. Deux tiers des Américains redoutent des violences et déjà à Washington, autour de la Maison Blanche, des commerces décident de protéger leur vitrine de panneaux de contreplaqué. La cheffe de la police de Washington, Pamela Smith, a affiché sa fermeté. "Je veux être très claire: nous ne tolérerons aucune violence d'aucune sorte. Nous ne tolérerons aucune émeute".
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