La démocratie risque d’être remise en cause au Burundi si on ne fait pas attention, ont mis en garde les évêques burundais dans un message lu dans les églises à l’occasion de la fête de Pâques. Les évêques invitent les dirigeants du pays à privilégier le dialogue et la concertation avec ceux qui n’appartiennent pas à leur parti ou ne partagent pas leurs idées.
Dans une interview accordée à Ferdinand Ferella, l’abbé Emmanuel Muyehe, rédacteur en chef de la revue d’inspiration catholique Ndongozi, est revenu sur les préoccupations des prélats burundais. « Malgré les élections, on ne remarque pas beaucoup de changement. Il y a beaucoup de déclarations politiques, mais au niveau pratique, il n’y pas de changement » a dit l’abbé Muyehe. Concernant la gratuité de l’éducation annoncée par les dirigeants burundais, par exemple, l’abbé Muyeye a dit que la mise en pratique fait problème, dans la mesure où il n’y a pas assez de salles de classes ou d’enseignants.
Les évêques burundais redoutent que la vie politique soit complètement dominée par un seul parti après les dernières élections. « Il y a eu un parti qui a gagné les élections; cela est juste, cela est très bien, personne ne le conteste, en fait c’est la démocratie, mais (...) il y a quand même un risque que ce parti qui a gagné les élections s’accapare, et le pouvoir législatif, et le pouvoir judiciaire, puisque, s’il est partout majoritaire » a dit l’abbé Muyehe.