Le président russe Vladimir Poutine séjourne en Afrique du Sud dans le cadre d’une visite de deux jours. Premier dirigeant russe à se rendre en Afrique subsaharienne, M. Poutine et son homologue sud-africain Thabo Mbeki ont signé, mardi, plusieurs accords dont un traité d’amitié. Suite à ses entretiens avec le président Mbeki, le chef de l’Etat russe a dit que les deux pays ont des liens politiques étroits, qui devraient mener à des relations commerciales plus importantes. Les exportations sud-africaines vers la Russie se sont chiffrées à moins de 200 millions de dollars en 2005, soit une fraction des exportations de l’Afrique du Sud vers l’Europe. M. Mbeki a dit, de son côté, qu’il partage la volonté russe de renforcer les liens économiques entre les deux pays.
Le président sud-africain a également mis l’accent sur les relations politiques entre les deux pays. « Nous pensons que l’expertise et les capacités de la Fédération russe par rapport aux activités du Conseil de Sécurité seront particulièrement importantes pour nous. Elles nous permettront de les comprendre; ce qui sera nécessaire pour arriver aux bonnes décisions et faire des contributions bien avisées », a déclaré M. Mbéki dont le pays occupera, à partir de janvier prochain, un siège non permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, pour une période deux ans.
Il est de plus en plus reconnu que l’Afrique du Sud joue un rôle de premier plan dans la résolution des problèmes en Afrique, a expliqué Denis Kadima de l’Institut électoral d’Afrique australe dans un entretien avec Ferdinand Ferella. Les Russes veulent investir dans le secteur nucléaire sud-africain, la technologie spatiale, l’exploitation du manganèse et le commerce, a expliqué M. Kadima, ajoutant que l’Afrique du Sud est une porte d’entrée à la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Selon Denis Kadima, l’Afrique du Sud, qui ambitionne de devenir membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, voudrait compter sur l’appui de la Russie.