La Haute cour nigériane s’est opposée à une tentative de la Commission électorale de bloquer la candidature du vice-président Atiku Abubakar au scrutin présidentiel du mois prochain. Elle a statué que la loi ne donne pas à cette commission l’autorité d’interdire à M. Abubakar de briguer la présidence, même en se fondant sur les charges de corruption retenues contre lui. Un porte-parole de M. Abubakar a indiqué que cette décision de la Haute cour permet désormais au vice-président nigérian d’entamer sa campagne électorale.
C’est d’abord une victoire de la justice, la preuve que tout le monde peut recourir à la justice, explique de son côté le professeur Tundonu Amosu, vice-recteur de l’université de Lagos. Pour le professeur Amosu, le vice-président nigérian vient de gagner « une première manche » dans la course à la présidence, mais « diverses accusations à son encontre pourraient toujours enrayer un processus qu’il croit avoir enclenché.»
Dans un entretien avec Timothée Donangmaye, le vice-recteur de l’université de Lagos a relevé que le fait pour M. Abubakar de quitter le parti au pouvoir est une preuve que les partis politiques nigérians ne sont que des alliances de circonstance, qui ne reposent sur aucune base idéologique.
La nouvelle de l’hospitalisation, en Allemagne du gouverneur Umar Yar’Adua, candidat du parti au pouvoir, est une situation inédite, qui pourrait inciter les partis à avoir désormais « un plan B », au cas où leur candidat venait à disparaître, estime le professeur Amosu. Selon lui, le candidat du parti au pouvoir est toujours en bonne position pour remporter le scrutin d’avril.