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Clinton, seule à n’avoir pas boudé le Sommet présidentiel sur l’énergie de Houston


Les organisateurs avaient pensé que les candidats à l’élection présidentielle de novembre s’intéresseraient davantage à la réunion, le baril de brut ayant dépassé les 103 dollars jeudi et les derniers chiffres sur l’inflation reflétant cette flambée des coûts de l’énergie. Ils avaient inscrit au programme une discussion franche entre candidats démocrates et républicains sur leurs projets de politique énergétique. Hélas, en l’absence de partenaires, le débat n’a pas pu avoir lieu.

Dans leurs discours ces dernières semaines, la sénatrice de New York Hillary Clinton et son rival démocrate, le sénateur de l’Illinois Barack Obama, ont suggéré que les géants du pétrole sont contre toute modification de la politique énergétique du gouvernement parce qu’ils engrangent des sommes colossales grâce à la hausse des prix. Cette position des candidats reflète les convictions de nombre de démocrates à la Chambre des représentants, qui ont d’ailleurs récemment voté un projet de loi qui retirerait aux cinq principales compagnies pétrolières certains avantages fiscaux.

Le président de Shell Oil en Amérique du Nord, John Hofmeister, explique que la classe politique est mal informée sur les défis que doit relever le secteur. « Tous les Américains, y compris nos candidats à la présidence, devraient comprendre que, surtout à court terme, la hausse du coût de l’énergie est due au fait que la demande est supérieure à l’offre. Si nous n’augmentons pas l’offre, si nous ne produisons pas davantage de pétrole et de gaz, à court terme alors les prix vont augmenter. Les compagnies pétrolières ne fixent pas le prix du brut, il est fixé sur les marchés internationaux » fait valoir M. Hofmeister.

Même propos de la part du PDG de Marathon Oil, Clarence Cazalot, lequel souligne que ceux qui rejettent sur les géants pétroliers la responsabilité de la hausse des prix doivent se rendre compte qu’en dépit de leur taille, les multinationales ne contrôlent ni l’offre, ni la demande. « Nous participons à une compétition mondiale pour l’énergie. Même si on nous surnomme "Big Oil", les géants pétroliers, les sociétés américaines ne contrôlent que 6 à 8 % des stocks de pétrole mondiaux. On ne saurait parler de géants du pétrole. Les principales ressources pétrolières mondiales sont contrôlées par d’autres pays et leurs sociétés nationales de pétrole » explique M. Cazalot.

Toujours selon le patron de Marathon Oil, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que la demande mondiale en énergie va augmenter de 50 % dans les 30 prochaines années, à cause notamment de l’accroissement de la population mondiale qui devrait passer de 6,5 à 8 milliards de personnes.

Les experts sont aussi d’accord pour dire que l’essor économique de la Chine et de l’Inde renforce également la demande alors même que l’on a de plus en plus de mal à atteindre et exploiter les stocks actuels de pétrole, d’autant qu’ils sont situés dans des pays dont les gouvernements ne sont pas toujours accommodants.

Les participants au sommet sur l’énergie de Houston se sont dit déçus qu’à l’exception de Mme Clinton, aucun des candidats à la présidence n’ait effectué le déplacement, alors même qu’ils se trouvaient dans la région pour faire campagne au Texas à l’approche des primaires du 4 mars.

Les grandes sociétés pétrolières se disent prêtes à coopérer avec le Congrès américain pour développer une politique énergétique cohérente, mais ils avertissent que les votes qui ciblent certaines compagnies ou menacent de leur retirer des avantages fiscaux, font plus de mal que de bien. La meilleure façon de réduire la facture énergétique des États-Unis, disent ces firmes, serait pour toutes les parties concernées de négocier conjointement une politique réaliste qui tienne compte de tous les facteurs.

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