La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a marqué la journée internationale de la Femme par un discours prononcé jeudi, à Bruxelles, lors d’une conférence de personnalités féminines de premier plan parrainée par l’Union européenne.
« La pauvreté est répandue quand les femmes souffrent d’un manque d’éducation et d’opportunités économiques. La justice est entravée quand on refuse aux femmes le droit de jouer un rôle politique dans leurs pays ; les maladies augmentent et se propagent quand la situation des femmes n’est pas prise en considération dans les efforts de prévention », a déclaré Mme Rice. Aucun pays ne peut obtenir un succès durable, assurer sa sécurité et sa stabilité si la moitié de sa population est mise à l’écart, a souligné Condoleezza Rice.
Dans un rapport publié à l’occasion de la Journée international de la Femme, Amnesty International note, de son côté, que les petites filles souffrent d’abus physiques et psychologiques, à la fois de la part d’autres élèves de leur âge et des enseignants. Elles sont menacées d’attaques sexuelles par certains de leurs camarades, poussées dans des actes sexuels par des instituteurs en échange de bonnes notes ou même violées, relève le rapport.
En dépit des difficultés, la condition féminine a enregistré de grands progrès en Afrique au cours des 30 dernières années. La Ghanéenne Confort Enchil, 55 ans, a grandi dans un village de la région Ashanti. Elle était étudiante quand, en 1975, les Nations unies ont proclamé l’Année internationale de la femme. Et elle se souvient de l’époque où les « anciens » régissaient la vie de la communauté.
« La prise de décisions était l’apanage des hommes. Les femmes, elles, étaient laissées à l’écart », se souvient Comfort Enchill. Les femmes travaillaient au foyer ou aux champs. Et c’est sur elles que retombaient l’essentiel des travaux domestiques. Maintenant les choses ont beaucoup changé – il y a même des hommes qui donnent un coup de main pour les tâches ménagères, fait observer Comfort Enchill.
Ajoa Sesey est également Ghanéenne. A 35 ans, elle est reconnaissante aux féministes de son pays pour les progrès accomplis. « Maintenant, je peux revendiquer mes droits. Même dans les relations avec mon mari, s’il fait quelque chose de mal, je peux lui faire des remarques », affirme-t-elle en précisant qu’aujourd’hui, au Ghana, beaucoup de femmes jouent maintenant un rôle clé dans les domaines politique et économique.
L’ONU encourage les pays du monde à investir dans l’avenir des femmes et des filles. Dans un message à l’occasion de la Journée de la femme, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a dénoncé le décalage entre les intentions déclarées des États et leurs pratiques en matière de promotion de la femme. L'UNIFEM, le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme, vient de lancer une campagne pour fin aux violences contre les femmes et à accroître leur émancipation.