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Soudan : le procureur de la CPI demande l’inculpation du président soudanais Omar al-Béchir


Le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo a requis, aujourd'hui, l'inculpation du président soudanais Omar Hassan al-Béchir. Il l'accuse de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et de génocide en rapport avec le conflit du Darfour; un conflit qui, selon Nations unies, a fait 300 mille morts et plus deux millions de déplacés. Un panel de trois juges devra juger dans les semaines ou les mois à venir si la CPI peut émettre ou non un mandat d'arrêt contre le chef de l'Etat soudanais.

Pour Suliman Baldo, directeur- adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient au Centre international de justice transitionnelle de New York, le président soudanais assume, en tant que chef de l'Etat, une lourde responsabilité dans la crise du Darfour. M. Baldo note que la démarche du procureur Luis Moreno-Ocampo a une portée symbolique en ce sens qu'elle montre que nul n'est au-dessus de la loi, même pas les chefs d'Etat en poste.

Pour sa part, Sadek el-Magli, directeur du département des Privilèges et de l'immunité diplomatique au ministère des Affaires Étrangères, souligne que son pays n'est pas partie au statut de Rome instituant la Cour pénale internationale et rejette catégoriquement la décision de M. Luis Moreno-Ocampo. Le responsable soudanais estime que la démarche du procureur de la CPI est de nature à déstabiliser d'avantage le Soudan et entraver le processus de paix du Darfour.

Washington exhorte toutes les parties au conflit du Darfour à la retenue après les accusations formulées par le procureur de la CIP contre le président al-Béchir. Au département d'Etat, le porte-parole Sean McCormack s'est tout de même félicité des derrniers développements. « Je pense que la reconnaissance du désastre humanitaire, des atrocités qui ont lieu là-bas, est une chose positive. L'attention de la communauté internationale doit être orientée sur le Darfour afin de tenter de mettre en œuvre ce que la communauté internationale a arrêté comme solution », a dit M. McCormack, ajoutant que plus de travail politique reste encore à faire par rapport à la situation au Soudan.

Selon Sean McCormack, les Etats-Unis examineront très attentivement les charges formulées contre M. Bashir pour ses actions au Darfour. Bien que les Etats-Unis ne fassent pas partie de la Cour pénale internationale, a-t-il précisé, Washington estime que la violence au Darfour est un génocide. Les Etats-Unis appuient cette action contre l'impunité pour les crimes perpétrés dans cette région de l'ouest du Soudan.

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