Face à la flambée des prix du pétrole, le président George Bush a levé, lundi, l’interdiction d’effectuer de nouveaux forages au large des cotes américaines. Le chef de l’exécutif américain va demander au Congrès de voter en ce sens, avant que ne soient autorisés de nouveaux forages. L’envolée des coûts de l’énergie a des conséquences négatives sur l’économie des Etats-Unis. C’est pourquoi le président Bush a décidé d’agir.
« De l’avis des experts, la plate-forme continentale recèle des réserves qui pourraient permettre de produire autant de pétrole que les forages actuels, pendant près de dix ans. Le problème est que le Congrès interdit les forages dans certains secteurs-clé de cette plateforme continentale, depuis le début des années 80. Or la technique a fait des progrès depuis lors et on peut maintenant faire des forages, tout en assurant la protection de l’environnement », fait valoir le chef de l’exécutif américain.
Les démocrates voient le problème un peu différemment. Ils font remarquer que les compagnies pétrolières ne profitent pas pleinement des ressources à leur disposition, notamment des 27 millions d’hectares de terres du gouvernement fédéral, qui pourraient permettre de pratiquement doubler la production actuelle des Etats Unis.
« C’est pourquoi, au cours de ces prochains jours, les démocrates au Congrès vont voter une loi faisant obligation aux compagnies pétrolières de mettre en valeur ces ressources, sous peine de perdre leurs concessions », a fait savoir le député démocrate du Maryland, Chris Van.
Le président Bush souhaite par ailleurs que l’on puisse procéder à des forages dans l’Alaska, ce dont ne veulent pas les écologistes, qui s’y opposent avec succès depuis des années.
« Les chercheurs ont mis au point des techniques novatrices, qui permettent d’atteindre ce pétrole pratiquement sans conséquences négatives sur les terres ou la faune locale. Avec des pompages pour lesquels on ne forerait que sur une toute petite superficie de ce vaste territoire, l’Amérique pourrait produire de l’ordre de dix milliards de barils, c’est-à-dire l’équivalent de vingt ans d’importations de pétrole de l’Arabie saoudite », a expliqué le président Bush.
Le députe Van Hollen n’est pas d’accord. Le ministère de l’Energie, dit-il, estime que si l’on ouvrait le parc naturel de l’Alaska aux forages, on n’en verrait pas les résultats à la pompe aux Etats Unis avant dix ans. De surcroît, si l’on accroît les forages en Alaska, cela n’entraînera une baisse des prix du carburant de deux centimes par gallon de quatre litres que dans vingt ans…
Les parlementaires démocrates souhaitent que le président Bush mette une partie des réserves stratégiques de pétrole brut sur le marché et aussi que l’on s’intéresse davantage aux sources d’énergie nouvelles, notamment le solaire et l’énergie éolienne.