Le Comité des Sages de l'Union africaine, réuni à Addis-Abeba pour discuter de la gestion des conflits et de la consolidation de la démocratie, a fait part de ses vives inquiétudes au sujet de la décision prise lundi par la Cour pénale internationale de poursuivre le chef de l'Etat soudanais, Omar el Béchir, pour "génocide et crimes de guerre".
Selon le président du comité, Ahmed Ben Bella dont les propos ont été rapportés par l'Agence de presse africaine, « l'annonce faite le 14 juillet par le procureur du CPI contre un chef d'Etat africain constitue l'un des abus et dérives porteurs de dangers, qui peuvent devenir des instruments de changements non démocratiques de gouvernement. » Le comité a exprimé ses vives inquiétudes au sujet de la menace qui pèse sur le processus de règlement pacifique de la crise du Darfour et qui entravent les progrès vers l'apaisement et la réconciliation au Soudan.
La question sera examinée le 21 juillet, a expliqué le porte-parole du président de la Commission de l'Union africaine, Ouane El Ghassim. Le 11 juillet déjà, à la faveur d'une communication de la procureure-adjointe de la CPI, « le Conseil de paix et sécurité avait exprimé une position de principe, réaffirmant tout à la fois l'attachement de l'Union africaine à lutter contre l'impunité, mais également son désir de voir que tous les efforts sont faits pour que le processus de paix en cours au Soudan puisse aboutir », a expliqué M. Ghassim.