Quel est l’avenir du gouvernement Yahya Ould Ahmed Waghef voire du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, mais qui semble affaibli par une crise politique qui perdure depuis des mois ? Cette crise a culminé, lundi, avec la défection de 48 parlementaires du PNDD-AADIL, principal parti de la majorité présidentielle.
Les députés frondeurs protestaient contre le refus du gouvernement de donner son feu vert à la convocation ce mois-ci d’une session extraordinaire du parlement. Celle-ci devait se pencher notamment sur la création d’une Haute cour de justice chargée de juger les hauts responsables de l’Etat et la formation d’une commission d’enquête parlementaire sur la fondation de l’épouse du chef de l’Etat… fondation accusée de collecte illégale de fonds par certains législateurs.
Comment le président Ould Cheikh Abdellahi pourrait-il régler cette crise ?Le professeur Cheikh Saad Bou Kamara de l’Université de Mauritanie explique qu’il y a trois cas de figures possible: la situation continue à pourrir comme c’est le cas actuellement; second cas: une réconciliation entre les parlementaires frondeurs et le président ; et troisième cas possible : le président se décide à dissoudre l’Assemblée.
« Beaucoup d’observateurs pensent que cette option (…) va être la dernière
arme à utiliser parce que, d’une part, les élections coûtent cher, d’autre
part, il n’est pas dit qu’après la dissolution de l’Assemblée, le président
aura une nouvelle majorité », a dit le professeur Kamara.