La Communauté internationale se mobilise pour obtenir le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays et le retour au pouvoir du gouvernement démocratiquement élu. Les Etats-Unis sont au premier plan de ce mouvement. Washington a ainsi suspendu la majorité de son aide non humanitaire à la Mauritanie.
Au terme d’une loi adoptée en 2006 par le Congrès, l’administration Bush est obligée de suspendre l’aide non humanitaire à tout pays où les forces armées renversent un gouvernement élu. D’où l’annonce par Washington du gel de plus de 22 millions de dollars d’aide américaine à la Mauritanie prévue pour l’exercice fiscal en cours.
La mesure entrée en vigueur immédiatement affecte entre autres 15 millions de dollars d’assistance militaire, quatre millions pour la formation dans le maintien de la paix et trois millions pour l’aide au développement. Par contre l’assistance alimentaire évaluée à près de cinq millions de dollars reste intacte.
Autre conséquence du coup d’état : la Mauritanie n’est plus éligible aux fonds du Millenium Challenge, le programme d’aide aux pays progressant vers la bonne gouvernance et l’ouverture des marchés.
Dans un communiqué sur les événements de Nouakchott, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a exhorté l’armée mauritanienne à libérer le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et le Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghef et à restaurer la démocratie. Le porte–parole du département d’Etat, Gonzalo Gallegos, fait état d’une vaste offensive diplomatique de Washington pour contrer le coup de force.
« Nous avons agi pour que l’Union africaine, l’Union européenne et d’autres gouvernements condamnent, eux aussi, le putsch. Nous exigeons le rétablissement du gouvernement constitutionnel. Nous discutons du nouveau développement avec les pays de la région. Et nous examinons ce que nous pouvons faire et comment nous pouvons contribuer à renverser la situation, à rétablir le gouvernement démocratiquement élu », a déclaré Gonzalo Gallegos.
L’Union européenne, elle aussi, serre la vis. Elle déclare ouvertement que ce putsch met en danger plus de 240 millions de dollars d’aide promise par l’Union à la Mauritanie sur 5 ans. L’Union africaine et la Ligue arabe, elles, annoncent leur intention d’envoyer des émissaires à Nouakchott pour discuter de la crise.
L’élection du président Abdallahi l’année dernière avait été qualifiée de « modèle de démocratie pour la région.» Et Washington avait dépêché le secrétaire d’Etat adjoint John Negroponte à l’investiture du chef de l’Etat renversé.