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Les Guinéens peu surpris de la décision de l’Union africaine suspendant leur pays


Les leaders de l’Union africaine ont décidé de suspendre la Guinée jusqu’à un retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat du 23 décembre, à Conakry. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union a réitéré, aujourd’hui, sa ferme condamnation du coup de force, le qualifiant de flagrante violation de la Constitution guinéenne.

Les Etats-Unis et l’Union européenne se sont joints à l’Union africaine pour dénoncer le coup d’Etat survenu à Conakry. Toutefois, l’opposition au putsch semble s’atténuer en Afrique. Ainsi, le président sénégalais Abdoulaye Wade estime que la junte du capitaine Moussa Camara mérite un soutient international du fait de sa promesse d’organiser des élections libres et démocratiques. Selon M. Wade, Camara est « un jeune homme honnête », qui a pris le pouvoir pour combler un vide dangereux. Le dirigeant sénégalais a appelé tous les pays, en particulier la France, l’ancienne puissance coloniale, à prendre le leader militaire guinéen au mot et à ne pas « jeter la première pierre. »

« On attendait la décision, elle est tombée ; et comme c’est une suspension et non probablement une rupture dans les relations entre la Guinée et l’Union, il revient donc à la junte au pouvoir de donner un visage un peu plus civil au changement intervenu dans le pays depuis la mort du président Lansana Conté », explique notre correspondant Maseco Condé. En attendant d’en savoir plus sur les intentions de la junte militaire au pourvoir à Conakry, c’est surtout la situation économique qui préoccupe les Guinéens. Pour les opérateurs économiques, « le plus important, c’est à la fois la stabilisation de l’économie nationale en ce qui concerne notamment la monnaie et aussi la sécurité », souligne Cheikh Oumar, juriste d’entreprise à Conakry et éditeur du journal « Affiches guinéennes. »

De leur côté, les 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont revenus à de meilleurs sentiments. Ils sont maintenant d’avis qu’il faut donner aux nouveaux leaders guinéens la chance de démontrer leur bonne foi. L’organisation sous-régionale se dit prête à travailler avec les leaders militaires et politiques de la Guinée pour éviter des sanctions internationales.

Le capitaine Moussa Camara, qui s’est emparé du pouvoir à la mort du président Lansana Conté, a obtenu l’allégeance du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale. Ce dernier devait, selon la Constitution, assurer l’intérim et organiser des élections dans un délai de 60 jours. Selon le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) que préside le capitaine Camara, des élections auront lieu en décembre 2010.

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