La direction politique du Congrès national de défense du peuple (CNDP) restée loyale à l’ancien leader du mouvement, Laurent Nkunda, tente d’empêcher son extradition vers la RDC. Elle vient de transmettre aux autorités du Rwanda - où le général déchu est détenu depuis janvier - la copie d’une lettre du ministre congolais de la Justice interdisant toute poursuite judiciaire contre les membres des groupes armés, y compris le CNDP, en attendant la promulgation de la loi d’amnistie à l’étude au Parlement.
De son côté, l’avocat de Nkunda, Me Stéphane Bourgon, estime que le Rwanda n'a toujours expliqué sur quelles bases il détient son client. « La question est celle de la légalité de son arrestation et de sa détention », explique-t-il. Selon Me Bourgon, le général Nkunda avait été « invité à une réunion officielle par les autorités du Rwanda, et c’est au cours de cette réunion-là qu’il a été mis en état d’arrestation.» L’avocat de l’ancien leader du CNDP dit qu’il mettra tout en œuvre pour empêcher une éventuelle extradition de son client vers la RDC, un pays où, dit-il, Laurent Nkunda « ne saurait bénéficier d’un procès juste et équitable. »
Le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende, assure, pour sa part, que son pays a « des accords spécifiques avec le gouvernement du Rwanda » en ce qui concerne le CNDP. « Nkunda sera transféré au Congo parce que le Congo et le Rwanda ont convenu de coopérer dans le cadre de l’opération ’’Umoja Wetu’’ », a-t-il fait savoir. Cette opération avait récemment permis aux soldats rwandais d’intervenir aux côtés des troupes congolaises contre les rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dans la province congolaise du Nord-Kivu.
Pour ce qui est de la lettre du ministre congolais de la Justice relative aux membres du CNDP, Lambert Mende a précisé que celle-ci s’appliquait uniquement aux militants du CNDP qui avaient renoncé à guerre; ce qui n’avait pas été le cas de Nkunda, a déclaré le porte-parole du gouvernement congolaise.