La Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye a rejeté la requête de la Belgique lui demandant d'obliger le Sénégal à placer Hissène Habré en résidence surveillée. L’ancien dirigeant tchadien vit en exil depuis une vingtaine d’années à Dakar. La Belgique avait émis, en 2005, un mandat d’arrêt contre lui après une plainte de survivants de son régime, qui l’accusent de torture et crimes contre l’humanité.
En attendant une décision sur le fond, qui pourrait prendre des années, Bruxelles avait lancé, en février, une procédure d'urgence, demandant que la Cour internationale de justice ordonne au Sénégal de garder M. Habré sur son territoire. Le tribunal a dit non.
« La Cour n’a pas rejeté la demande de la Belgique ; la Cour a pris acte d’une promesse du Sénégal de ne pas permettre à Hissène Habré de quitter le pays tant que l’affaire est pendante devant la Cour », explique le juriste Reed Brody de l’ONG Human Rights Watch. Selon M. Brody, la Belgique avait accepté cette promesse du Sénégal « comme satisfaction de sa demande. »
« C’est la bonne fois du Sénégal pour juger Habré qui a été reconnue mais, aujourd’hui, il faut effectivement que le Sénégal fasse tout pour mériter la confiance de la communauté internationale », souligne, de son côté, Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADHO).